Confirmée. Malgré les tempêtes médiatiques des dernières semaines et une vision de la Justice différente de celle de Manuel Valls [nouveau Premier ministre], Christiane Taubira a survécu au remaniement et conserve son poste de ministre de la Justice dans la nouvelle équipe Valls. Icône pour les uns, personnalité sectaire pour les autres, Christiane Taubira cristallise depuis vingt-deux mois les passions au sein d'un gouvernement où elle s'est vite imposée comme un poids lourd. "C'est la surprise de cette matinée", a estimé Alexandre Kara, chef du service politique d'Europe1, mercredi midi après l'annonce du remaniement.
L'ANALYSE. "Visiblement ce sont les arbitrages de ce matin qui ont tout changé. Encore ce matin il y avait un affrontement pour la Justice et pour l'Intérieur", a ajouté Alexandre Kara, chef du service politique d'Europe1. "Au début, on pensait que François Rebsamen irait à l'Intérieur et que Jean-Jacques Urvoas - proche de Manuel Valls - prendrait la Justice. Finalement, ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord", a-t-il détaillé.
Pour Catherine Nay, analyste politique à Europe 1, ce remaniement "montre bien, qu'au sujet du ministère de l'Intérieur, il y a eu une grosse tension entre le président et son Premier ministre, qui lui, voulait mettre Jean-Jacques Urvoas, qui est aujourd'hui président de la commission des lois et qui l'a beaucoup aidé lors de son entrée dans le précédent gouvernement".
Mais toujours selon Catherine Nay, François Rebsamen avait déjà été déçu il y a deux ans, "donc il fallait trancher". Et au final ni l'un, ni l'autre n'a eu l'Intérieur qui a été confié à Bernard Cazeneuve, "qui ne connaît absolument pas ces questions", a estimé la spécialiste.
VIDEO - L'annonce du nouveau gouvernement
REMANIEMENT - Un timing très, très serré
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