"Ce n’était pas une nuit très heureuse", a reconnu lundi matin sur Europe 1 Jean-François Copé. Pour le chef de file des députés UMP, au lendemain de la défaite de la majorité aux élections régionales, il faut, tout en gardant "un esprit de responsabilité", "faire un constat lucide et crever les abcès".
Jean-François Copé s’en est ainsi pris coup sur coup à deux dossiers politiques défendus par Nicolas Sarkozy. "Je pense que la taxe carbone, ça n’a de sens que si c’est à l’échelle européenne. Ca ne peut pas être une priorité", a-t-il d’abord estimé. Le chef de l’Etat a promis cette réforme pour le 1er juillet prochain, après un premier revers devant le Conseil constitutionnel en début d’année.
Puis le patron des députés UMP est revenu à la charge sur l’ouverture à gauche. "Dans ce domaine là aussi, pendant un premier temps, l’idée a été d’aller solliciter des gens de gauche acceptables par la droite. Maintenant, il faut solliciter des gens de droite acceptables par la gauche", a-t-il martelé.
Jean-François Copé a refusé de commenter le probable remaniement qui pourrait être annoncé dans les heures à venir. Mais il est revenu sur le cas Xavier Darcos, lourdement battu dimanche soir en Aquitaine et impliqué en tant que ministre dans la réforme des retraites. "Il est très engagé dans cette réforme, il en a posé les bases, je pense que ce serait assez logique qu’il poursuive sa mission", a-t-il considéré.
Il faut "se remettre dans la cordée"
Le chef de file des députés UMP a par ailleurs reconnu implicitement une certaine tension au sein des parlementaires de la majorité. Chacun doit "apporter son témoignage, sa réflexion critique", a-t-il proposé, "dans un premier temps". Avant de rappeler qu’il s’agissait désormais surtout de définir les "stratégies pour la suite", c’est-à-dire la présidentielle de 2012.
L’urgence, "c’est qu’on se remette très très vite dans la cordée", a expliqué Jean-François Copé. Avec ce nouvel objectif, pourrait-il alors changer de rôle au sein de l’expédition, en entrant par exemple au gouvernement ? Ma place "est au milieu de mes amis députés, je suis plus utile en restant à mon poste", a-t-il insisté.