L’INFO. "Pour le moment, je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai". Fin aout, Jérôme Lavrilleux se faisait menaçant. Mais apparemment pas assez pour empêcher ses « camarades » de l’UMP de le mettre de côté. La commission des recours de son parti an effet annoncé mardi soir sa suspension en raison de son rôle dans l'affaire Bygmalion. Et une commission spéciale va prochainement étudier son exclusion, a annoncé mardi soir à l'AFP une source UMP.
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Une décision prise "à l’unanimité". Le député européen, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, va "se faire notifier" cette décision "prise jeudi dernier à l'unanimité" des membres présents (sept, dont deux copéistes, sur neuf au total) de la commission des recours. Jérôme Lavrilleux avait contesté auprès de cette commission sa suspension décidée avant l'été, jugeant que le bureau politique (BP) du parti avait outrepassé ses droits.
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"Ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats." Cette décision va maintenant être examinée par une commission spéciale (composée de trois membres : Marc-Philippe Daubresse, Valérie Boyer et Thierry Solère) qui va instruire la procédure d'exclusion de Jérôme Lavrilleux et soumettre son rapport au BP "dans un mois et demi à deux mois", selon cette source. Deux options s’offrent à elle : décider d’une exclusion temporaire - le temps de la procédure judiciaire dans l'affaire Bygmalion - ou définitive. Le député européen, lui, pourrait contester cette décision en justice. Et à l’&couter au mois d’août dernier dans le Parisien, il en a bien l’intention : "si on m'exclut de l'UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats."
Une note pour prévenir Sarkozy ? Le 26 mai, en direct à la télévision, Jérôme Lavrilleux avait avoué, les larmes aux yeux, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings et qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros. Reste une question : Nicolas Sarkozy était-il au courant de ce système ? Lui a assuré que non lors de son intervention télévisée sur France 2, dimanche dernier. Mais Le Monde fait état d'une note de l'expert-comptable Pierre Godet, signataire du compte de campagne, adressée à l'ancien chef d'Etat et soulignant "les conséquences extrêmement graves d'un éventuel dépassement du plafond des dépenses électorales". A la justice de trancher.