Le Conseil de Paris a donné son feu vert mercredi à une plainte en diffamation de la mairie de Paris, après la diffusion sur Fox News de propos selon lesquels la capitale abriterait des "no-go zones", des zones interdites où s'appliquerait la charia. La mairie de Paris va porter plainte contre X devant le tribunal de grande instance de Paris.
La droite et le centre "n'en font pas un fromage". Si la délibération autorisant la plainte a été approuvée par les élus PS, PCF, EELV, PRG, la droite et le centre se sont abstenus. "Si j'osais, je dirais (que) de tout cela, dans une formulation bien française, 'il n'y a pas de quoi faire un fromage'", a déclaré le président du groupe UDI-MoDem Eric Azière, après avoir énuméré les nombreuses "approximations" auxquels ont pu se livrer Fox News et d'autres médias américains concernant la France, mais aussi récemment la Grande-Bretagne. "C'est la raison pour laquelle, nous sommes (...) contre votre obstination judiciaire, car il ne sert à rien, de poursuivre en diffamation un véritable bêtisier audio-visuel, qui n'est ni le premier, ni le dernier", a-t-il ajouté.
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Présidente du groupe UMP au Conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet a souligné le caractère "scandaleux, malveillant et pour tout dire un peu ridicule" du "reportage de Fox News", tout en se disant "dubitative" à l'égard de la plainte de Anne Hidalgo, qui "ressemble plus à une opération de communication personnelle qu'à une opération utile aux Parisiens". L'ancienne ministre a estimé qu'il aurait mieux valu "payer un séjour à Paris" aux journalistes de Fox News, et affirmé que son groupe était prêt à les "emmener pour une virée nocturne" dans les quartiers incriminés pour les faire "changer d'avis".
Hidalgo encouragée par des Américains. "Ce qui est en cause ici, ce n'est pas de l'amusement, des choses qui relèveraient de la dérision ou d'un humour mal placé, c'est le mensonge", a rétorqué Anne Hidalgo. "J'ai reçu beaucoup d'encouragements d'Américains pour qu'effectivement ce type de manœuvres grossières cessent. Moi je ne m'en amuse pas, et je n'irai pas faire les bars de nuit avec les journalistes de Fox News, même les plus sympas. Je n'accepte pas qu'on insulte notre ville et ses habitants", a-t-elle ajouté.
Au lendemain de l'attentat qui a endeuillé Charlie Hebdo et dans les jours qui ont suivi, la chaîne conservatrice avait à plusieurs reprises expliqué, carte à l'appui, qu'il existait à Paris des "no-go zones" échappant aux lois de la République. Par la suite, Fox News a présenté ses excuses, admettant qu'il s'agissait "d'erreurs regrettables".