"Dimanche prochain, le peuple fera son entrée à l'Assemblée nationale", a promis Marine Le Pen à l'issue du premier tour. Avec environ 14% des voix, le FN se situe à un bon niveau pour des législatives - proche du record de 15% obtenu en 1997. Un score toutefois en recul après les 17,9% obtenus au premier tour de la présidentielle.
"Nous confirmons notre position de troisième force politique"
Le Front national n'a donc pas réussi à rééditer son score historique de la présidentielle. Malgré cela, Marine Le Pen est persuadée que la vague "bleu marine" déferlera sur le Palais Bourbon. Pour la présidente du parti, le Front national a "résisté remarquablement". "Compte tenu de l'abstention et d'un mode de scrutin profondément anti-démocratique qui depuis 25 ans a privé des millions d'électeurs de députés, nous confirmons ce soir notre position de troisième force politique de France", a-t-elle déclaré dimanche soir.
Avec la règle du code électoral, qui exige d'obtenir au moins 12,5% des suffrages des inscrits pour se maintenir au second tour, le Front national s'est qualifié dimanche au second tour des élections législatives dans 61 circonscriptions sur 577, dont 32 en triangulaire et 29 dans le cadre de duels. Son secrétaire général, Steeve Briois, avait misé sur la présence de son parti au second tour dans 150 à 200 circonscriptions.
Au final, le FN peut espérer avoir un à trois députés sur les bancs de l'Assemblée nationale. En 2007, seule Marine Le Pen avait accédé au second tour des législatives, mais en 1997, le parti avait fait mieux, en parvenant au second tour dans 133 circonscriptions.
Des candidats FN bien placés
Reste que localement, le Front national a connu quelques percées spectaculaires. Marine Le Pen est arrivée largement en tête de la 11è circonscription du Pas-de-Calais. La présidente du FN obtient 42,2% des voix - éliminant ainsi dès le premier tour son principal adversaire Jean-Luc Mélenchon.
La nièce de la patronne du FN, Marion Maréchal-Le Pen, qui se présentait pour la première fois dans la troisième circonscription du Vaucluse - qui tient particulièrement à coeur à son grand-père, Jean-Marie Le Pen - arrive en tête dans ce fief frontiste. Elle obtient 34,63% des suffrages.
Des triangulaires pour gêner l'UMP
Les regards sont également tournés vers la deuxième circonscription du Gard, où l'avocat Gilbert Collard portait pour la première fois les couleurs du Front national. Arrivé en tête, avec 34,57% des voix, il sera en ballottage contre la candidate PS, Katy Guyot (32,87%), et le député sortant UMP, Etienne Mourut (23,89%). Néanmoins, Me Collard pourrait ne pas avoir la tache facile au second tour puisque Etienne Mourrut a indiqué qu'il "hésitait" à maintenir sa candidature.
Dans la 16e circonscritpion des Bouches-du-Rhône, la candidate frontiste Valérie Laupies est également arrivée devant la droite en triangulaire. Le candidat de l'UMP, Roland Chassain, a déclaré qu'il allait "réfléchir" à un éventuel désistement qui mettrait en grande difficulté le président socialiste de la région Paca, Michel Vauzelle.
Le Front national espère pouvoir multiplier les triangulaires et être en mesure de mener la vie dure à l'UMP. Marine Le Pen voudrait pousser certains candidats de droite à implorer le soutien de son parti ou à proposer des ententes. Un bureau politique du FN est prévu lundi après-midi pour fixer la ligne d'entre-deux-tours. Jusqu'à présent, Marine Le Pen a toujours déclaré que ses candidats se maintiendraient au second tour mais qu'elle pourrait "très exceptionnellement" soutenir des candidats UMP, voire PS, dans les circonscriptions où le FN est absent.