Claude Guéant a dénoncé dimanche plusieurs prises de position récentes de Marine Le Pen et jugé que le Front national (FN) était un parti à la fois "nationaliste" et "socialiste", ce à quoi le numéro deux du parti, Louis Aliot, a répondu en exigeant la démission du ministre.
Interrogé par Radio J sur l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach, cité il y a huit jours par Jean-Marie Le Pen dans une convention FN, le ministre de l'Intérieur y a vu une preuve "que le naturel revient" dans ce parti, malgré la dédiabolisation menée depuis un an par sa présidente et candidate à l'Elysée Marine Le Pen. "Le masque tombe", selon M. Guéant, qui a fait valoir que Mme Le Pen ne "dément jamais" les dérapages de son père. Comment qualifier le Front national ? "Je dirais que ce n'est pas un parti républicain, c'est un parti qui est nationaliste et socialiste", a rétorqué le ministre. National-socialiste ? "Non, nationaliste et socialiste", a-t-il insisté. "Il y a quelques mois, elle voulait tout nationaliser", a-t-il notamment justifié.
"Afin de faire oublier son bilan calamiteux en matière d'insécurité et d'immigration ainsi que ses saillies verbales provocatrices, monsieur Guéant vient d'insulter le FN en le qualifiant de parti nationaliste et socialiste", a répliqué Louis Aliot, vice-président du FN, dans un communiqué. "Nous demandons à monsieur Guéant de démissionner de son poste car il ne peut être à la fois le ministre chargé des élections et celui qui insulte des millions de patriotes attachés à la Nation et à la République", a-t-il ajouté, reprochant au ministre d'utiliser "le vocabulaire d'habitude utilisé par les associations antiracistes antidémocratiques".