Les banques refusent une à une de prêter de l'argent au parti pour financer sa campagne.
Le contexte. Le Front national, grand gagnant des prochaines élections européennes ? C'est ce que laisse penser un sondage publié dimanche dans le JDD. Pour la deuxième fois, une enquête d'opinion place le parti de Marine Le Pen en tête, devant l'UMP et le PS. De quoi encourager le FN, donc. Mais pour mener campagne, il faut de l'argent. Et c'est justement ce qui manque aujourd'hui au parti d'extrême droite de Marine Le Pen. Explications.
"Marine Le Pen a conservé toutes les lettres de refus des banques Françaises", raconte Caroline Roux :
Un prêt impossible. C'est Marine Le Pen en personne qui le confie : la présidente du Front national affirme avoir tapé à toutes les portes des banques françaises pour obtenir un prêt de cinq millions d'euros destiné à financer la campagne des élections municipales et européennes. Sans succès. A chaque fois, la patronne du FN s'est vu adresser une fin de non recevoir.
La faute à Sarkozy. A chaque fois, la réponse des banques est la même : "Nous ne prêtons plus aux partis politiques depuis que le Conseil constitutionnel a invalidé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy". Le 4 juillet dernier, à la stupeur générale, les Sages de la rue de Montpensier annonçaient à l'ancien président (et à son parti) qu'il ne serait pas remboursé de ses dépenses de campagne qui s'élevaient à 11 millions d'euros.
"Plus confiance". "Les banquiers n’ont plus confiance, ils se sont rendus compte que, dans l’affaire de l’UMP, ils n’auraient pas pu assumer de mettre le premier parti de droite à genoux financièrement", assure Marine Le Pen, qui en parlé directement avec les banquiers. Le Front national a même décidé de saisir la commission des comptes de campagne pour la "sensibiliser" au problème. En attendant, le parti d'extrême droite fait la tournée des banques étrangères pour obtenir un prêt. Et préfère "jouer les fourmis". En dépit de bons scores à prévoir dans certaines municipalités ou aux élections européennes, le FN préfère jouer l'économie. Ainsi, aucun "zénith" ou aucun meeting de grande ampleur n'est aujourd'hui programmé, faute d'argent.
ZOOM - Une nouvelle défection qui fait tache au FN
DECRYPTAGE - Ils ont crû à la "dédiabolisation du FN"
INFO - Un "coach" forme les candidats FN
DANS LE RETRO - Quand le FN gérait (mal) ses communes