La phrase. Cela en a surpris plus d’un. Marine Le Pen a affirmé, le week-end dernier, que son parti, le Front national, était en passe de devenir le premier parti de France "chez les ouvriers, les chômeurs, les fonctionnaires, les salariés."
>> Dans sa chronique quotidienne, Laurent Guimier s’est penché sur l’affirmation de la patronne du Front national. Et il est catégorique : "c’est vrai".
Un discours et une méthode. Pour affirmer que son parti est devenu une force qui compte auprès de catégories socioprofessionnelles traditionnellement promises à la gauche, Marine Le Pen s’appuie sur un sondage Ifop pour Valeurs actuelles, réalisé du 29 au 31 mai auprès de 1.869 personnes. Cette étude porte sur les intentions de vote pour les élections européennes, qui se tiendront en mai 2014. Neuf listes ont été proposées aux sondés, et trois arrivent ex æquo avec 21% chacune : les listes PS, UMP et FN, donc.
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Le Pen plus séduisante que Mélenchon. En entrant dans le détail de cette enquête d’opinion, et en consultant notamment les âges et professions des sondés, le Front national arrive en effet largement en tête chez les ouvriers : ils sont ainsi presque trois fois plus nombreux à voter pour Marine Le Pen que pour Jean-Luc Mélenchon. Constat identique chez les chômeurs et les salariés. Plus surprenant est la position de numéro un du parti d'extrême-droite chez les fonctionnaires, traditionnellement acquis au Parti socialiste.
Une simple photo instantanée. Un bémol tout de même à l’optimisme débordant de la patronne du Front national. L’enquête portait sur les élections européennes, qui n’auront lieu que dans un an et dont on ne connait même pas les candidats. Et elle s'intéressait à des intentions de vote et non à des résultats post scrutin. Des élections qui, en plus, donnent traditionnellement lieu à beaucoup de surprises. Et un scrutin qui, surtout, n’intéresse pas du tout les Français.