Bien qu'il ait "le plus profond respect" pour Jean-François Copé, Alain Juppé ou son ancien chef de gouvernement, François Fillon, Bruno Le Maire veut que ça change. Dimanche matin, le député de l'Eure, candidat lui aussi à la présidence de l'UMP, a martelé que l'heure du "renouveau" était arrivée, lors du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
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"Aujourd'hui, la droite est déboussolée"
"Si nous voulons récupérer le pouvoir dès 2014, il faut de nouveaux visages, sans forcément faire table rase du passé", précise l'ancien ministre de l'Agriculture, qui dresse malgré tout un état des lieux sans concession de la maison UMP. "Aujourd'hui, la droite est déboussolée. Nous avons perdu toutes les élections nationales, régionales et départementales ces dernières années, nous avons aussi perdu le Sénat, l'Assemblée nationale et la présidence de la République", égrène-t-il, assurant que son parti "a perdu le fil du dialogue avec les Français".
Et pour "reconstruire", Bruno Le Maire ne manque pas d'idées. "Il faut faire preuve d'audace, en faisant de la place aux jeunes", défend-il. Pour cela, Bruno Le Maire veut "limiter à trois le nombre de mandats nationaux successifs de député ou sénateur, pour qu'on ne reste pas ad vitam aeternam".
Donner plus de pouvoir aux militants
Et pour que le renouveau soit aussi insufflé par le bas, il suggère de donner plus de poids aux militants UMP, avec la mise en place d'un "référendum d'initiative militante". "Si 10% des militants à jour de cotisation réclament que le parti se prononce sur un sujet, on organise un référendum. C'est ça le renouveau", décrit-il.
Pressé de reprendre le pouvoir à un Parti socialiste qui "abîme la France", Bruno Le Maire juge que cela sera possible seulement en étant unis. "Le prochain président de l'UMP devra se consacrer entièrement et exclusivement à la victoire aux élections municipales de 2014. Donc je propose que le prochain président s'engage à ne pas être candidat à la primaire 2016", qui désignera le candidat UMP à l'élection présidentielle de 2017. Une façon de mettre la pression sur certains de ses concurrents qui pensent trop à 2017...
Parrainages : "inéquitable et archaïque"
Mais pour que tout cela soit possible, le député de l'Eure doit avant tout résoudre un problème de taille : obtenir le nombre de parrainages réglementaire. "Je dois en avoir 1.250 aujourd'hui", encore bien loin des 7.924 fixés par le parti, a-til reconnu. "Pour un parti qui se prétend celui de la liberté - ce que je crois - qui veut supprimer les règles, alléger les normes, c'est regrettable qu'on ait une procédure aussi complexe", a-t-il déploré.
Il a par ailleurs jugé le système de parrainage "inéquitable". "Je vois beaucoup d'adhérents, de militants qui me disent : 'c'est très étonnant, on n'a rien reçu de vous. On a reçu des mails, des SMS d'autres candidats, mais pas de vous'". Pour mettre fin à ce système "archaïque", Bruno Le Maire "propose soit qu'on donne accès au fichier des militants à tous les candidats déclarés, soit que l'UMP écrive aux 260.000 adhérents à jour de cotisation" pour leur indiquer les candidats déclarés en joignant un bulletin de parrainage.