Le PS devant, l’abstention l’emporte

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
- Le PS a rassemblé 29% des voix. Pour la majorité, la défaite est historique.

Qui a le plus perdu ? C’est peut-être la question centrale du scrutin de dimanche soir, un premier tour marqué avant tout par une abstention record. Plus d’un Français sur deux, 53,63% précisément, a choisi d’ "aller à la pêche" plutôt que de se rendre dans l’isoloir. C’est près de 14 points de plus qu’en 2004, lors des dernières régionales. Un record.

La gauche au plus haut. Reste que la victoire de la gauche est, elle aussi, historique. Le Parti socialiste, sorti diminué des européennes en 2009, a recueilli à lui seul 29,48% des voix. Le PS "est le premier parti de France", en a conclu son ancien Premier secrétaire François Hollande. La gauche dans son ensemble caracole à plus de 50%.

La majorité sanctionnée. Le pic atteint par l’abstention ne "permet pas de tirer un enseignement national" de ce scrutin, a assuré François Fillon, sous la double casquette de premier ministre et de chef de file de la majorité présidentielle en campagne dimanche soir. "Rien n’est joué" pour le second tour, a-t-il ajouté. Méthode Coué ? La défaite pour l’UMP n’en reste pas moins sévère. Au premier tour, le parti de la majorité recueille 26,18% des voix.

Plus inquiétant pour la majorité présidentielle : la stratégie d’union à droite dès le premier tour prive l’UMP de voix en réserve pour le second tour. Alors que Nicolas Sarkozy s’apprête à fêter ses trois ans à l’Elysée, aucun des huit ministres-candidats ne semble en mesure de l’emporter dans sa région. Un signe qui ne trompe pas.

Les écologistes et le FN à la fête. Ce premier tour confirme la belle santé d’Europe Ecologie, avec 12,46% des voix, dans la droite ligne des résultats des européennes il y a un an. Le MoDem de François Bayrou s’enfonce, lui, un peu plus, avec 4% des voix environ. Seul Jean Lassalle peut se maintenir au second tour en Aquitaine.

A 81 ans, Jean-Marie Le Pen incarne à lui seul les couleurs retrouvées du Front national. Il passerait la barre des 20% en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Au niveau national, le parti d’extrême-droite recueille 11,47% des voix. Il est en position de se maintenir dans 12 régions de métropole. A l’inverse, le NPA d’Olivier Besancenot est à la peine, crédité de 2% tout au plus.

Et au second tour ? Les tractations ne font que commencer. Pourront concourir dimanche prochain, les listes ayant recueilli 10% des suffrages. Celles qui ont obtenu entre 5 et 10% ont jusqu'à mardi, 18h, pour fusionner avec une des listes qualifiées. Pour la gauche, le grand chelem au second tour est toujours à portée de main. La région Languedoc-Roussillon semble déjà acquise à Georges Frêche. En Poitou-Charentes, Ségolène Royal est largement devant.

Des triangulaires à risques. L’UMP pourrait, quant à elle, être mise en difficulté dans ses deux derniers bastions, la Corse et surtout en Alsace où le FN arbitrera une triangulaire. En Picardie, en Lorraine, en Bourgogne ou encore dans le Centre, le parti de Jean-Marie Le Pen devrait également venir jouer les trouble-fête. Au détriment de la majorité présidentielle.

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