C’est un rapport PS contre des élus PS qui a été rendu public mercredi. Arnaud Montebourg, en sa qualité de secrétaire national à la Rénovation, a, en effet, signé un texte, début décembre, recommandant à la direction du PS la "destitution" des dirigeants de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône.
Parmi ces dirigeants figure le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini dont le frère est en prison depuis le 1er décembre dans le cadre d'une information judiciaire sur les marchés publics des Bouches-du-Rhône.
"Des pratiques plus que contestables"
Le rapport, publié mercredi sur LePoint.fr, dénonce des "pratiques plus que contestables" telles que l'utilisation de "fausses cartes de militants, le trucage des scrutins" ainsi qu'un "système de domination sans limite" pouvant conduire à des "dérives" dans l'utilisation de l'argent public.
Le texte évoque des "témoignages relatant l'utilisation des moyens publics retirés ou attribués au gré des humeurs arbitraires (de Jean-Noël Guérini) en fonction du degré d'allégeance ou de résistance au pouvoir exercé par ledit président du Conseil général". Il parle également de "contrôle sans limite", de "clientélisme féodal" et de "culte du chef" imposés par celui qui s'est auto-proclamé président de la fédération PS alors que l'organisation normale du parti prévoit uniquement des "premiers secrétaires fédéraux".
En raison de ces faits, le rapport réclame la destitution de Jean-Noël Guérini et la mise sous tutelle de la fédération, l'une des plus importantes de France.
Guérini annonce une action en diffamation
La réplique de Jean-Noël Guérini a été immédiate. Jeudi, il a annoncé qu’il porterait plainte pour diffamation contre Arnaud Monterbourg. "Je m'inscris totalement en faux contre ce texte, mensonger, calomnieux et diffamatoire", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Cet élu qui se prend pour un procureur tient des propos péremptoires sur le Conseil général des Bouches du Rhône, sa gestion et son fonctionnement. Son attitude, digne d'un inquisiteur, est inacceptable", a-t-il ensuite ajouté.
Mi-février, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône avait démenti des informations de presse faisant état de son intervention auprès d'autres élus locaux en faveur de son frère.
Jeudi, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, peu convaincue par le rapport Montebourg, a demandé de laisser la justice poursuivre son travail dans ce dossier. "Il n'y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait", a assuré Martine Aubry sur le site du magazine Le Point, avant d’ajouter : "Il faut laisser faire la justice. Pour l'instant, Jean-Noël Guérini n'a même pas été entendu"…