Ne froisser personne. Le projet du PS, dévoilé mardi par Martine Aubry, a l’avantage de ne gêner aucun candidat aux primaires. A travers 30 propositions qui doivent incarner "le changement", du nom du texte de 46 pages, le Parti socialiste, s’est mis en ordre de bataille pour 2012.
La chef de file de la rue de Solférino s’est félicité de ce projet, sous forme de consensus : "les socialistessont satisfaits et heureux. C'est un beau projet pour redonner un avenir à notre pays, le redresser, et pour redonner l'espoir aux Français", a lancé la patronne du PS mardi à l'issue de la réunion du Bureau national.
"Un projet compatible"
Assez ancré à gauche, le projet propose notamment la création de 300.000 emplois jeunes, la limitation des salaires des patrons dans les entreprises publiques, le plafonnement des loyers lors de la première location ou à la relocation, ou encore le développement des énergies renouvelables pour sortir de la dépendance au nucléaire ou au pétrole.
De quoi satisfaire, dans les grandes lignes, l’ensemble des courants au sein du PS. "C'est un projet compatible avec toutes les démarches, toutes les candidatures, et avec tous les socialistes", s’est ainsi félicité Manuel Valls, déjà candidat aux primaires, qui incarne l’aile droite du parti. Même satisfaction pour Arnaud Montebourg, sur une ligne plus à gauche et lui aussi en route pour 2012 : "le travail entrepris par le Parti socialiste a, de mon point de vue, abouti à une sensible amélioration de sa pensée, de sa vision et de ses projets pour la France ", écrit-il dans un communiqué.
"Compléter, écarter des propositions"
Plus réservé, François Hollande a estimé mardi sur France Inter que le projet du PS pour 2012, constituait "un cadre cohérent, sérieux". Mais l’ancien numéro 1 du parti souligne néanmoins que « ce sera au candidat de faire à la fois l'ordre des priorités, de donner le thème principal de la campagne et de compléter éventuellement les propositions, voire même d'en écarter certaines".
Quoi qu’il en soit, le projet sera soumis au vote des militants le 19 mai, après avoir été adopté par le Conseil national du parti samedi. Ne reste plus qu’à désigner le candidat qui incarnera « le changement » promis.