Les révélations du New York Times secouent la classe politique, à commencer par les socialistes. La quotidien américain cite vendredi deux enquêteurs, qui affirment que la crédibilité de Nafissatou Diallo est mise en cause. Ségolène Royal a réagi en exclusivité sur Europe1, appelant à "ne pas instrumentaliser ce moment".
"Respectons le délai de reconstruction" :
La candidate à l'investiture socialiste pour 2012 a jugé que ce n'était pas à elle de dire si DSK allait pouvoir revenir dans le processus de la primaire : "à ce stade, je juge l'émotion et la gravité de ce moment", a-t-elle éludé. "Il faut respecter sa volonté", a-t-elle ajouté. "Je souhaite vraiment de tout cœur pour lui, pour sa famille, pour son épouse que cette bonne nouvelle soit définitive dans les jours qui viennent", a-t-elle conclu.
Aubry espère que DSK pourra "sortir de ce cauchemar"
De son côté, Martine Aubry a émis l'espoir que la justice américaine "établira dès ce soir toute la vérité" et permettra à Dominique Strauss-Kahn "de sortir de ce cauchemar", dans une courte déclaration vendredi à Lille. Et d'ajouter : "C'est l'amie de Dominique Strauss-Kahn qui s'exprime ce matin. Je voudrais dire que les nouvelles qui nous sont parvenues cette nuit de la presse américaine me procurent une immense joie comme à tous les proches de Dominique". "Je veux lui redire toute mon affection, que je lui ai beaucoup prodiguée tous ces jours-ci, à sa femme Anne et à ses enfants", a-t-elle conclu.
La patronne du PS, candidate à la primaire, a refusé de répondre à toute question concernant les conséquences sur ces primaires, devant une quinzaine de journalistes. Elle pourrait toutefois s'exprimer de nouveau en fin de journée, après le résultat de la nouvelle comparution de l'ex-directeur du FMI devant le tribunal pénal de Manhattan.
Jospin évoque un "nouveau coup de tonnerre"
François Hollande, candidat à la primaire socialiste, a expliqué qu'il souhaitait quant à lui que l'audience du tribunal de New York, vendredi, fasse "tomber toutes les charges" contre DSK, dans une déclaration à l'AFP.
De son côté, Lionel Jospin parle d'un "nouveau coup de tonnerre mais qui, cette fois, va dans un autre sens". "J'ai toujours pris soin de préserver la présomption d'innocence de Dominique Strauss-Kahn et de respecter le droit à la vérité de la plaignante que je ne l'appelais pas 'la victime'", a assuré l'ancien Premier ministre sur Europe 1.
"Si les choses changent et si les charges contre DSK sont abandonnées, il ne faudra pas oublier qu'il a été jeté en pâture", a pointé Lionel Jospin. "Il faut attendre la suite de la procédure, je serais heureux évidemment qu'un ami se trouve libéré de toute charge".
"Il y a de quoi retrouver le sourire"
Parmi les proches de l'ancien patron du FMI, l'heure est à la réjouissance : "Si les informations de New-York sont confirmées par l’audience de ce jour, il y a de quoi retrouver le sourire. Mais laissons la justice américaine agir et DSK dire sa vérité", écrit sur son blogJean-Christophe Cambadélis, fidèle parmi les fidèles.
Le député PS du Doubs Pierre Moscovici a estimé sur France Info que ces révélations constituaient "une nouvelle incroyable". "Ma première réaction est une réaction de prudence. J'attends la décision de la justice. C'est une réaction d'espoir (...) que son innocence soit démontrée, son honneur retrouvé", a ajouté le député, proche de DSK.
Claude Bartolone, joint par Europe 1, n’en revient pas : "quand le téléphone a sonné à 3h30 du matin, j'ai cru que c'était une nouvelle fois une plaisanterie", a-t-il raconté. C'est "une nouvelle qu'on n'arrivait pas à imaginer dans nos rêves les plus fous", a-t-il ajouté.
"On est tous sous le choc de l'émotion" :
Le député socialiste Jean-Marie Le Guen ne cache pas non plus son soulagement : "c'est une nouvelle incroyable pour Dominique, pour Anne Sinclair, pour sa famille. Je pense qu'ils ont sans doute l'impression ce matin de se réveiller d'un cauchemar affreux", a-t-il lancé sur France 2 . D'ores et déjà, il assure avoir "beaucoup d’espoir".
"Enfin une bonne nouvelle"
Le maire de Sarcelles, François Pupponi,s'est montré plus prudent : "il faut prendre ça avec du conditionnel. Il faut attendre ce soir que le tribunal confirme tout ce qui a été dit dans le journal", a-t-il plaidé. "Enfin une bonne nouvelle", s'est aussi réjoui le socialiste, fidèle soutien de DSK. "Le scénario qui nous a été vendu depuis le 21 mai ne correspondrait pas à la réalité", a-t-il souligné.
De là à envisager un éventuel retour politique de l'ancien ministre, François Pupponi reste évasif : "on verra bien politiquement comment les choses évoluent. Mais la priorité du jour, c’est qu’il puisse retrouver sa liberté et prouver son innocence", a insisté le socialiste. Et d'ajouter : "si ce soir tout est confirmé, il faudra aussi que chacun s’interroge. Il faudra tirer les leçons de ce nouvel événement".
Michèle Sabban, qui avait évoqué déjà en mai un "complot", n'a pour sa part pas attendu pour réclamer les grands moyens. La vice-présidente socialiste du conseil régional d'Ile-de-France a demandé vendredi la suspension du "processus des primaires pour qu'on puisse lui laisser un temps de parole", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Ces informations "confirment que l'idée d'une manipulation devient plausible", a également estimé Michèle Sabban.