Dominique Strauss-Kahn s'apprête à plaider lundi matin non coupable des crimes sexuels dont il est accusé, au cours d'une audience devant le tribunal pénal de New York à haute teneur dramatique et surmédiatisée. L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) va prendre la parole brièvement pour la première fois depuis son arrestation le 14 mai au moment où il s'apprêtait à partir pour la France.
Depuis le 25 mai, DSK attend cette audience dans une luxueuse maison du quartier de TriBeCa, au sud de Manhattan, depuis laquelle il a eu quelques contacts avec le Parti socialiste.
De courtes conversations téléphoniques
Depuis sa sortie de prison, l'ex-directeur général du FMI s'est en effet entretenu avec plusieurs ténors socialistes : Martine Aubry, Ségolène Royal et Laurent Fabius. Des membres de son premier cercle lui ont aussi parlé, comme Jean-Christophe Cambadélis ou Pierre Moscovici.
Mais les amis politiques de DSK ne se montrent pas trop insistants. "Dominique n'a pas trop le coeur à discuter. Tout ce qu'il dit est sibyllin", raconte un de ceux qui l'a eu. "On sait que la conversation ne peut pas être étanche", ajoute un autre. Comprendre: la police américaine est à l'écoute.
Le temps du deuil politique
Pas un mot du dossier judiciaire, donc. Pas un mot non plus de politique. Les amis de l'ex-patron du FMI prononcent juste des paroles de réconfort dans l'attente de l'audience de lundi, une audience qu'ils attendaient pour finir leur deuil politique. "Aujourd'hui, on rentre dans un tunnel judiciaire", dit l'un d'eux, comme un adieu à son champion.
Dans une lettre ouverte publiée sur son blog, Jean-Christophe Cambadélis conclut : "le temps de Dominique n'est plus le nôtre."