Entre Paris et Lyon, la Manif pour tous a mobilisé au minimum 100.000 personnes dimanche. Une participation impressionnante qui pousse le Parti socialiste à l’action. La rue de Solferino compte en effet organiser la riposte, le sursaut. Selon les informations de Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, Harlem Désir, premier secrétaire du PS, va dès mercredi réunir son comité de liaison avec les autres partis de la majorité, écologistes et radicaux de gauche en tête, pour trouver la réponse adaptée.
Des précédents décevants. Ce n’est pas la première fois que le PS entend s’élever contre les "forces sombres" en brandissant ses valeurs de tolérance et de solidarité. Déjà à La Rochelle, lors des dernières universités d’été du parti, fin août 2013, le sujet avait été à l’ordre du jour. Et en décembre dernier, quand Christiane Taubira avait été la cible d’attaques racistes, la rue de Solferino avait tenté d’organiser la protestation. Mais à chaque fois, le résultat avait été, de l’aveu même du PS, décevant. "Les réactions n'ont pas été à la hauteur", disait ainsi la Garde des Sceaux à Libération.
Des grandes voix en avant. Alors cette fois, changement de stratégie. Le PS souhaite rester dans l’ombre et mettre en avant une mobilisation citoyenne. Le Parti socialiste compte aussi s’appuyer sur des grandes voix, comme celle de Robert Badinter. L’ancien garde des Sceaux, à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France, a d’ailleurs, dans Le Parisien de dimanche, déjà regretté publiquement qu’il n’y ait pas eu de réactions plus vives à la manifestation précédente, celle du "Jour de colère".
Valls en première ligne. Et comme souvent ces derniers mois, c’est Manuel Valls qui s’est chargé de rameuter les troupes. Lundi soir à Alfortville, lors d’un meeting, il devrait ainsi appeler la gauche, toute la gauche, à sortir de cet état d’anesthésie, avec un couplet pour rappeler pourquoi elle doit être fière de ses valeurs. Le ministre de l’Intérieur a également été en première ligne dimanche pour répondre aux manifestants. Il se comporte ainsi comme le chef de la majorité. C’est lui, et pas Jean-Marc Ayrault, qui se pose seul en rempart de la République. Selon Caroline Roux, par conviction autant que par sens tactique, Manuel Valls a ainsi lancé une OPA sur les valeurs de la gauche.
INTERVIEW E1 - Copé: "ma présence n'est pas le sujet"
ESSENTIEL - Au moins 80.000 personnes à la Manif pour tous