Le parti socialiste a décidé d'associer Ségolène Royal et Arnaud Montebourg pour répondre au volet économique du président-candidat Nicolas Sarkozy. Lors d'un meeting organisé à Châtellerault, dans la Vienne, la présidente PS de la région Poitou-Charentes a pris son rôle à cœur et pilonné le bilan de Nicolas Sarkozy, reprenant point par point son programme de 2007. Les deux ténors socialistes ont ensuite exposé le projet socialiste pour 2012 : la "réindustrialisation".
"Un changement qui s'adresse d'abord aux travailleurs"
Ségolène Royal a d'abord martelé que l'élection de François Hollande sera un "changement qui s'adresse d'abord aux travailleurs, aux ouvriers, aux employés pour leur rendre leur dignité". Puis elle s'est lancé dans un long réquisitoire contre le bilan de Nicolas Sarkozy, reprenant les promesses de son tract de candidat en 2007 pour mieux le dénoncer.
"Sarkozy découvre le peuple au bout de 5 ans", a ironisé la présidente PS de la région Poitou-Charentes :
"La France n'a jamais été aussi affaiblie par les injustices et la précarité, la valeur travail autant abîmée, le capital autant choyé", a poursuivi l'ancienne candidate à l'Elysée. "Mais un modèle alternatif est possible", a-t-elle ajouté en présence de nombreux élus locaux et de l'ex Premier ministre socialiste Edith Cresson.
La "réindustrialisation" pour solution
L'élue de Poitou-Charentes a ensuite développé le programme du PS pour l'élection présidentielle. "Nous ferons une réforme bancaire: les banques obéiront au lieu de commander" a-t-elle lancé. "Nous avons besoin des grands groupes mais nous demanderont qu'ils respectent leurs sous-traitants", a-t-elle poursuivi citant le cas de la Fonderie du Poitou Alu (FDPA, groupe Montupet), un sous-traitant de Renault en redressement judiciaire, à Ingrandes, dans la Vienne.
"L'Etat doit avoir un rôle social", a-t-elle également déclaré. Arnaud Montebourg, qui en préambule de son discours a rappelé son "amitié" pour Ségolène Royal, a fustigé un "capitalisme inhumain" où les "capitaines d'industrie ont été remplacés par les financiers". Le député PS de Saône-et-Loire a ensuite promis "un contrat avec les entreprises qui décideront de relocaliser sur le territoire national" et affirmé que les "aides publiques données" aux entreprises qui ont fini par délocaliser "devront être restituées".
Et Arnaud Montebourg de conclure son intervention par une pique ironique : "Nicolas Sarkozy prétend que nous n'avons pas d'idées, eh bien, nous allons lui envoyer 60 propositions de François Hollande par la poste".