Face à la montée du Front national dans les sondages, l’UMP est à fleur de peau. Mercredi, le secrétaire général du parti présidentiel Jean-François Copé s’en est pris aux médias. Epaulé par son secrétaire général adjoint Marc-Philippe Daubresse, il a dispensé des critiques dans trois directions : le tollé déclenché par la petite phrase de Chantal Brunel, la non-indignation médiatique face à une campagne de l’agence d’extrême-droite Nations Presse, et les "trois pages" consacrées par Elle à Marine Le Pen.
Jean-François Copé estime que l’UMP est injustement traitée par les médias, et il n’a pas hésité à la faire savoir. "Est-il normal qu'il y en ait eu autant?", au sujet de Chantal Brunel, a-t-il questionné, opposant le silence des journalistes à propos d’une affiche des MJS (Mouvement des jeunes socialistes) assimilant Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler.
"Marine Le Pen raconte sa vie"
Deuxième critique, le silence médiatique sur les affiches de Nation Presse "où on voit des musulmans prier devant l'Hôtel de Ville de Lens (Pas-de-Calais)". "Il n'y a jamais eu un musulman qui a prié sur la place de l'Hôtel de Ville de Lens, et vous en avez parlé?", a invectivé Marc-Philippe Daubresse, interpellant les journalistes.
Un silence mis en opposition avec "les trois pages dans Elle" consacrées cette semaine à "Marine Le Pen qui raconte sa vie", "ça, on n'y a droit!", a fustigé Jean-François Copé.
Face à la stratégie de victimisation de la tête de l’UMP, Elle renvoie le parti à des questions de fond : "Jean-François Copé devrait plutôt s'interroger sur les façons dont l'UMP a porté Marine Le Pen à un score tel que celui que l’on a aujourd'hui dans les sondages", a taclé, sur Europe 1, la directrice de la rédaction Valérie Toranian.
"Démonter ce qu'est Marine Le Pen"
Et de préciser l'objectif de l'article : "démonter ce qu’est Marine Le Pen, qui est une femme, qui arrive avec un nouveau look et un nouveau visage. Et bien, ce papier est là pour dire en quoi, dans son discours et dans sa façon d’avancer, elle est sur les mêmes arguments que son père".
"Alors que l'ensemble des médias (presse écrite, TV, radio) invite régulièrement la leader du Front national à s'exprimer, que le monde politique dans son entier, paniqué par la montée du FN dans les sondages, se rejette à grand bruit la responsabilité d'une telle ascension, seul un journal féminin ne pourrait pas en parler?", a renchéri la Société des Journalistes (SDJ) de l'hebdomadaire.
La SDJ n’hésite pas à fustiger "une forme de misogynie dépassée" de la part de Jean-François Copé et "du mépris pour un journal qui, depuis toujours, se bat et s'engage pour la défense de valeurs contraires en tout point au programme du Front national".