La présidente du Front national Marine Le Pen et la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet étaient les invitées, mercredi, de l'émission Expliquez-vous d'Europe1 et d'i-Télé. Europe1.fr vous livre ici l'essentiel de leurs interventions.
Le FN est-il d'extrême-droite ? - "Je ne suis pas la droite de la droite. Je ne me reconnais pas dans l'expression extrême-droite", a martelé d'entrée Marine Le Pen. "Moi, je ne suis ni de droite, ni de gauche, je porte un modèle qui est radicalement différent de la classe politique française", a-t-elle répété. Le "nouveau FN", version Marine Le Pen est "une tromperie", lui a alors rétorqué la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, auteure de l'essai Le Front antinational. "Il n'est pas arrivé un nouveau FN, comme sort le Beaujolais nouveau", a-t-elle ironisé, ajoutant que Marine Le Pen était bien, selon elle, "l'héritière de la tradition" mise en place par son père.
L'immigration - "Il y a un mensonge à avoir refait la vitrine, à dire 'le Front national a changé'. Rien n'a changé. La vieille boutique familiale, l'arrière-boutique, est toujours la même. Le discours sur l'immigration du FN est toujours le même : un fourre-tout !", a accusé NKM. "Le programme du FN est une espèce de bulle générale", a-t-elle encore fustigé, avant de se faire reprendre par Marine Le Pen sur une de ses expressions : "des immigrés naturalisés". "Des "immigrés naturalisés, ce sont des Français, Madame", lui a rétorqué la présidente du Front national sans donner plus de détails sur le sujet.
La gestion de la dette - "Ce que je vois, c'est que vous défendez un système dont nous ne sortirons pas : celui de l'endettement", a fustigé Marine Le Pen qui propose rien de moins que de "changer de modèle économique". La présidente frontiste a ensuite considéré que le gouvernement "n'a pas fait la preuve" de sa compétence dans la gestion des déficits et a accusé l'Elysée d'avoir mis en difficulté les classes les plus populaires en courant au secours de la Grèce. Nathalie Kosciusko-Morizet a alors botté en touche et évoqué la crise : "face à ce tsunami, oui, nous n'avons pas appliqué notre plan. Mais oui, nous avons fait face".
"La France est-elle ruinée ?" - "Nous sommes déjà ruinés... Les services publics disparaissent déjà", a lancé Marine Le Pen évoquant les suppressions de postes dans la police, etc. "Marine Le Pen joue les pleureuses et n'est jamais précise dans sa description des malheurs de la France", a alors regretté NKM.
"L'effondrement de l'euro" - "Nous sommes engagés dans un amateurisme terrible (...) qui conduira à l'effondrement de l'euro", a répété, une nouvelle fois, Marine Le Pen pour qui "l'euro n'est pas viable. Et moi, je veux protéger la France de ce cataclysme". "Vous nous présentez un vaste fantasme sur les marchés financiers (...). Si vous possédez une assurance-vie, les marchés financiers, c'est vous", lui a répondu Nathalie Kosciusko-Morizet avant d'asséner : "Vous voudriez faire croire aux Français que c'est quand une monnaie est forte que ça va mal", mais une sortie de l'euro provoquerait une hausse de la dette de 20% et une "inflation gigantesque." En somme, "le résultat direct de votre programme économique, c'est de rajouter de la crise à la crise. Vous nous proposez de cumuler les trois moyens pour ruiner le peuple : l'inflation, l'impôt, la rigueur" à travers la sortie de l'euro, a insisté NKM.
Priée de définir la valeur à laquelle chacune est le plus attachées, Nathalie Kosciusko-Morizet a répondu "la vérité" et Marine Le Pen "la liberté et la démocratie". Au final, les deux femmes politiques ne se sont mises d'accord que sur un seul point : elles ne gouverneront "jamais ensemble".