Marine Le Pen était venue défier l’UMP. C’est finalement le PS et surtout le Front de gauche qui l’ont accueillie samedi à Meaux, en Seine-et-Marne. Une poignée de militants l’ont suivie pendant une heure, tout le temps de sa visite du marché.
"Résistance ! Résistance !", "dévitalisons le FN !", "le FN nazi" ou encore "Hollande président !", pouvait-on entendre dans le cortège au passage de la candidate à la présidentielle. Mais, malgré les cris et les insultes, Marine Le Pen garde le sourire. Elle sert des mains et tente de discuter avec les commerçants et les habitants venus la saluer, lui réclamer des bises et des autographes. Elle accuse la gauche de ne pas respecter la démocratie.
"Je suis un peu inquiète parce que je pensais que la rage avait été éradiquée mais je vois qu’en fait, non", ironise la présidente du Front national au micro d'Europe 1. "Les gens détestent ça. Ils trouvent scandaleux de ne pas pouvoir parler à une candidate à la présidentielle. Je ne vous cache pas qu’il y a quand même eu des moments indignes", conclut-elle.
La Marseillaise à tue-tête
Pour l'un de ses proches, "ce sont eux qui passent pour des barbares (les militants de gauche NDLR)". Quelques instants plus tard, c'est la fin de la visite. Comme un dernier pied-de-nez, la vingtaine de militants de gauche entonne l'hymne national. Marine Le Pen se tourne, grand sourire aux lèvres. "Alleluïa, le Front de gauche chante la Marseillaise", se félicite-t-elle avant de leur emboîter le pas. Dans un étrange face à face, les deux fronts chantent les mêmes mots.
Le rapprochement s'arrête là. Lorsqu'ils entament l’Internationale quelques minutes plus tard, Marine le Pen se tait.