La réponse promettait d'être cinglante. Accusée par Marine Le Pen d'avoir des propositions "très souvent francophobes", Eva Joly a répliqué mercredi sur Europe 1, aux attaques de la présidente du Front national formulées la veille sur la même antenne. La candidate Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle a tenu à rappeler qu'elle est "la seule candidate à avoir choisi la France".
Joly lance un défi
"Face à la crise, l'agressivité et la haine de Marine Le Pen ne servent à rien. Elle ferait mieux de travailler son programme", a poursuivi Eva Joly. L'ancienne magistrate s'est dite "prête à débattre avec elle quand elle voudra" et "nous verrons bien qui aime vraiment la France", a-t-elle lancé.
Visiblement piquée au vif par les propos de la présidente du Front national, l'eurodéputée a par ailleurs estimé que "ce n'est pas à la fille héritière de milliardaire, héritière d'un parti et d'un tortionnaire en Algérie de décider qui est Française ou pas". Jean-Marie Le Pen a multiplié, ces dernières années, les procès contre les accusations régulièrement lancées contre lui, d'avoir utilisé la torture pendant la guerre d'Algérie. En 2008, l'universitaire Jean-Didier Vincent avait été condamné pour avoir traité le président du FN, lieutenant durant cette guerre, de "salopard".
"Toutes ses propositions sont souvent très francophobes" :
Pas de débat sur l'Europe
Eva Joly a également réaffirmé son opposition au défilé militaire du 14 Juillet, "très suranné", un argument lancé contre elle par Marine Le Pen pour la qualifier de francophobe. "Je pense que les Français aujourd'hui ne se reconnaissent pas tous dans un défilé militaire pour incarner la nation. Il y a d'autres symboles", a-t-elle jugé.
Enfin, estimant avoir "un programme novateur qui a de véritables solutions à la crise", la candidate écolo a lancé une invitation à tous les leaders de l'opposition. Mais la députée européenne a souhaité que cette réunion, destinée à "trouver la solution de l'euro autrement que dans l'austérité" se fasse sans Marine Le Pen.
Eva Joly a expliqué ne pas vouloir "parler de l'Europe", avec la présidente du Front national parce qu'"elle est excluante".