Avant d'en découdre dans les urnes, Marine Le Pen et Eva Joly s'affrontaient devant la justice cette semaine. La candidate du Front national reprochait à sa rivale écologiste des propos qu'elle jugeait diffamatoire à son endroit, en l'accusant d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession". Mais la plaignante frontiste a été déboutée jeudi.
Tout comme l'y avait engagé le parquet durant l'audience de lundi, le tribunal correctionnel de Paris a en effet estimé que Marine Le Pen était "irrecevable en son action" car elle n'était "pas visée par les propos incriminés", le détournement de succession étant imputé à son père. Immédiatement après l'annonce de cette décision par le tribunal correctionnel de Paris, l'avocat de la président du FN, Me Wallerand de Saint-Just, a déclaré qu'il ferait appel, estimant que le tribunal "commettait une erreur de raisonnement".
"Une décision logique, attendue"
Dans le camp opposé au contraire, on se félicitait de cette victoire judiciaire. "C'est une décision logique, attendue, qui permet de faire tomber les masques", a réagi Me Joseph Breham, l'un des collaborateurs de Me William Bourdon qui avait défendu lundi Eva Joly. Tout cela montre que Marine Le Pen est "l'instrument de son père et de la politique de son père", a-t-il ajouté, en se réjouissant qu'elle ait "échoué dans sa tentative d'instrumentalisation de la justice".
Les propos litigieux remontent au 10 avril. L'ancienne magistrate faisait allusion à l'héritage qu'avait reçu Jean-Marie Le Pen dans les années 1970 d'un de ses amis, Hubert Lambert, et qui avait donné lieu à un début de conflit avec la famille du défunt, avant un règlement à l'amiable.