C’est son ultime appel aux élus. La présidente du Front national, Marine Le Pen a annoncé jeudi sur le plateau du journal télévisé de France 2 ne pas avoir recueilli les 500 parrainages, nécessaires pour être candidate à l'élection présidentielle.
"J’ai ce soir 452 parrainages. Il m’en manque 48 pour atteindre pile les 500. Il y a 23 maires qui n’ont pas respecté leur promesse [de transmettre leur parrainage au Conseil Constitutionnel, NDLR]. Ce n'est pas très correct mais c'est ainsi", a déploré la candidate du FN. "Il faut qu'il y ait une cinquantaine de maires courageux, républicains, attachés à la démocratie qui prennent leur plume pour dire : on ne peut plus supporter cette situation". Sinon, le 16 mars, date définitive, je ne serai peut-être pas candidate à l'élection présidentielle", a ajouté Marine Le Pen.
"Les siamois" Hollande et Sarkozy
La présidente du Front national estime que sa difficulté à récolter les 500 parrainages s'explique par le fait qu'elle est "très haute" dans les sondages. "Je suis la seule qui soit capable de bouleverser le système. Je suis la seule dans cette campagne présidentielle à pouvoir accéder au second tour et à permettre aux Français d'avoir véritablement un choix, c'est-à-dire à écarter le non-choix que représentent les siamois François Hollande et Nicolas Sarkozy", martèle Marine Le Pen.
"C'est pour cela évidemment, que c'est moins simple que lorsque vous n'êtes pas un danger, en quelque sorte, pour le système en place", ajoute-t-elle. "Pourquoi donc tant de violence à mon égard si je ne représente aucun danger pour le système ? Pourquoi donc tout le monde me tombe dessus, du Medef à l'extrême gauche, de Nicolas Sarkozy à François Hollande ? Pourquoi donc je serais celle sur laquelle se concentrent les attaques si je ne représentais pas justement le seul espoir des Français de changer les choses ? De mettre fin à un système qui s'auto-élit en réalité et se remplace depuis maintenant 30 ans ?", accuse Marine Le Pen.
Un appel aux Français
Mais pas question cependant pour la présidente du Front national de remettre en cause sa stratégie de campagne. "Je fais une campagne de la sincérité, de la transparence, de la vérité. Je n’ai rien caché aux Français. Je crois avoir un comportement irréprochable dans cette campagne", affirme Marine Le Pen. "J’aimerais bien que les autres également fassent cet effort parce que très honnêtement, la démocratie y gagnera si chacun se parle normalement et que le débat d’idées, enfin, intervient dans cette campagne présidentielle", ajoute-t-elle.
Marine Le Pen n’a, malgré tout, pas caché son impuissance. "Nous sommes déjà sur le terrain. Nos militants sont sur les routes. Ils y passent leurs jours, leurs nuits, leurs week-ends. Je ne sais plus quoi faire de plus que cela", concède-t-elle. "Encore une fois, en appeler à l’esprit républicain et démocratique et peut-être aussi en appeler aux Français. Ils doivent eux aussi aller dire à leurs élus qu’ils doivent prendre leurs responsabilité pour leur permettre de faire le vrai, seul choix possible", conclut-elle.