La candidate FN a-t-elle changé son fusil d'épaule ? Plutôt habituée à descendre en flèche le bilan du président sortant et candidat UMP Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen est montée au front jeudi matin sur Europe1 pour dénoncer l'impuissance de la gauche face aux marchés financiers. Dans la ligne de mire de la frontiste : François Hollande.
"La gauche n'a rien à dire ?"
"Pourquoi on n'entend pas la gauche sur la situation de la Grèce ? Comment est-ce qu'on peut se dire de gauche et accepter ce qui est en train de se passer en Grèce où on assassine le peuple grec, supprime toute protection sociale (...). la gauche n'a rien à dire là-dessus ?", s'est interrogée avec virulence Marine Le Pen.
Alors que le candidat PS prévient que "les marchés ne feront pas la loi", Marine Le Pen préfère regarder dans le rétroviseur. "Monsieur Hollande est parfaitement d'accord pour les plans d'austérité imposés par la Troïka (FMI, UE, BCE) en Grèce. Il s'est par ailleurs abstenu sur les plans de renflouement, c'est-à dire qu'il a autorisé leur versement. Il faut un moment donné arrêter l'hypocrisie", s'est-elle insurgée.
Soulignant que son propre "programme passera d'abord par la suppression du pouvoir qui est donné aux marchés financiers", la candidate du Front national a dans le même temps dénoncé le "monopole qu'on leur a accordé pour prêter à l'Etat français". "De cela, ils (les marchés) usent et ils abusent", a ajouté Marine Le Pen, déplorant une "situation inadmissible" qui "pompe depuis 40 ans la richesse des Français". La candidate frontiste a donc proposé d'"arrêter les plans de renflouement" aux banques et souhaite "ramener les banques à leur juste mesure" afin que "les peuples reprennent le pouvoir".
"Dans les villages, on ne parle pas de Mélenchon"
Un peu plus tôt sur Europe 1, Marine Le Pen s'en était prise à une autre de ses cibles favorites : le candidat du Front de gauche. "Dans les villages, on ne parle pas de Jean-Luc Mélenchon", a-t-elle assuré, en réponse à une question sur la popularité de celui qui la talonne dans les sondages.
Et la frontiste de pointer du doigt les médias. "Vous en parlez entre vous dans les rédactions (...). Je ne suis pas sûre que les Français en parlent autant" que les commentateurs l'"imaginent", a-t-elle avancé, avant de conclure avec une pointe d'ironie : "on adore se faire peur. Il y a un petit côté révolutionnaire de salon".