"Ça plane pour moi !" Il y a, en ce moment, du Plastic Bertrand en Marine Le Pen. "On parle de nous sans relâche", s’est gargarisée la patronne du Front national, dimanche, lors de son discours de clôture de l’université d’été du FN, à Marseille. Pendant près d’1h30, la patronne du FN, flattée par les sondages, a déroulé ses classiques, pour le plus grand plaisir de ses fans. Sarkozy, Hollande, l’Europe, la mondialisation ou la finance internationale, les critiques étaient convenues, attendues, déjà entendues. Les propositions, elles, se sont faites (beaucoup) plus discrètes.
>> VOIR NOTRE CARTE : ces villes où le FN pourrait l'emporter en 2014
Hollande, ce "belliciste zélé". Quelques heures avant de s’adresser aux Français sur la Syrie, François Hollande a eu les oreilles qui ont sifflé. Marine Le Pen l’a ainsi invité à "rompre avec une diplomatie du renoncement et de la servitude", tout en n’oubliant d’adresser un petit mot à son meilleur ennemi d’hier, un certain Nicolas Sarkozy. "En 2011, la France se rendait complice de l'assassinat d'un dirigeant étranger et plongeait la Libye dans un chaos islamiste dont elle ne s'est jamais relevée", a-t-elle lancé, sous les applaudissements de 4.000 militants.
"Nous nous rassurions alors comme nous pouvions: Sarkozy ne devait être qu'une ‘parenthèse’ dans l'histoire de France. Hélas encore, nous nous trompions", car l’actuel président, selon elle, écrit le même scénario en Syrie. "Qui aurait deviné, que sous ses airs placides de modeste président du conseil général de Corrèze, François Hollande cachait un belliciste aussi zélé ? Plus soumis encore à Obama que Tony Blair en son temps à Georges W.Bush".
"Nous représentons la vie, l’imagination". Après s’en être pris à la politique étrangère française, Marine Le Pen s’est lancée dans un (long) exercice d’autoglorification. Les sondages ne parlent que d’elle, François Fillon et l’UMP ne pense qu’à elle, et le PS, lors de son université d’été, s’est concentré sur elle. Tout ceci "prouve que le FN est au cœur de leurs préoccupations. Qu'ils viennent, nous les attendons avec gourmandise", en a-t-elle conclu. Si, d’après elle, le FN est "objectivement, la seule force politique porteuse d’espoir, ce n’est pas le fruit du hasard. Le système est à bout de souffle, il n’argumente plus, il radote." Et donc "face à eux, nous représentons la vie, l’imagination, l’espérance, une nouvelle jeunesse pour la France."
>> A LIRE AUSSI : Comment le FN prépare ses candidats aux municipales
Devant l’humoriste Jean Roucas, son ralliement médiatique du jour, assis au premier rang, Marine Le Pen a loué de longues minutes "cette France qu'elle aime tant"… après avoir assuré quelques instants plus tôt que, "la France n’est plus rien" et que "la nuit tombe sur la France." Mais, demain, la France ira mieux car "le vote FN n’est plus un vote protestataire, mais un vote d’adhésion, assumé, plein d’espoir." Et de conclure, pleine d’emphase : "unis, les Français sont invincibles. Je crois que les Français peuvent tout quand ils ont confiance en eux".