C'est une initiative pour le moins originale. Eva Joly a affrété un bus mercredi dans lequel elle a emmené la presse dans un "Sarkozy Tour". Objectif : mettre en lumière "les zones d’ombre du quinquennat de Nicolas Sarkozy". Un tour en bus que l'eurodéputée a commenté tout au long de la journée sur son compte Twitter.
Un détour par le domicile de Bettencourt
Micro en main, la candidate écologiste s'est d'abord rendue sur l'Ile de la Jatte à Neuilly, dans les Hauts-de-Seine, où le président sortant a acheté en 1997 un logement avec des fonds dont l'origine est mystérieuse, selon Eva Joly. Un appartement "acquis à un prix qui est sous-évalué quelque part entre 13 et 30%", a-t-elle d'abord expliqué. Et cette dernière de s'interroger ouvertement : "5,4 millions de francs. Comment est-ce que Nicolas Sarkozy l'a payé ? C'est une question très simple".
Entre deux arrêts, l'ex-magistrate s'est livrée à un peu de lecture. Son bouquin ? Ces 600 milliards qui manquent à la France, Enquête au cœur de l'évasion fiscale, du journaliste Antoine Peillon.
Puis l'ex-juge d'instruction a fait un petit détour par Neuilly, près des domiciles de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt ("c'est ici que beaucoup d'hommes politiques passaient, selon des témoins, prendre des enveloppes", commente-t-elle), et du patron du groupe de BTP Martin Bouygues à Neuilly, devant une agence bancaire à Paris. Celle-là même où auraient été retirés 50.000 euros en espèces des comptes Bettencourt pour la campagne Sarkozy de 2007, selon des dépositions versées à un dossier judiciaire."
"Neuilly c'est 60.000 habitants, 19% des membres du gouvernement en sont originaire", a-t-elle expliqué à la manière d'un guide touristique.
Le Fouquet's et le Crillon
Le bus du "Sarkozy Tour" a également fait étape devant le restaurant Fouquet's, sur les Champs-Elysées, où Nicolas Sarkozy avait célébré sa victoire en 2007 puis devant l'hôtel Crillon place de la Concorde. C'est dans ce palace que Patrick Balkany et son épouse, des proches du chef de l'Etat, ont dormi pour 9.500 euros samedi soir avant un meeting de campagne dimanche.
Eva Joly a ensuite mis le cap sur le bâtiment de la Commission des comptes de campagne où elle a déposé une demande officielle de publication intégrale des comptes de la campagne Sarkozy de 2007. "C'est important d'y regarder de près", a-t-elle conclu.