D'une élection à l'autre. Au-delà du basculement de nombreuses villes de gauche à droite, les résultats des élections municipales pourraient également rebattre les cartes au Sénat. En effet, la haute assemblée sera, pour moitié, renouvelée en septembre, et les sénateurs sont élus essentiellement par des représentants des communes.
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Dans le détail, 178 sénateurs sur 348 seront élus en septembre par un collège comprenant les députés, les conseillers généraux, les conseillers généraux, et des représentants des communes. Ces derniers forment même 95% des votants. Or la gauche ne dispose aujourd'hui que d'une très faible majorité au Sénat, avec 178 sièges sur 348. Si bien que la forte poussée de la droite aux municipales pourrait changer la donne.
La droite veut y croire. A l'UMP, on en est même quasiment certain. "D'après nos calculs, le Sénat devrait repasser à droite en septembre, vu le nombre de villes de plus de 9.000 habitants, pourvoyeuses de grands électeurs, qui ont basculé dans notre camp", a affirmé Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet du président de l'UMP Jean-François Copé, lors de la soirée du second tour, dimanche.
Gérard Larcher (photo), sénateur UMP et président du Sénat de 2008 à 2011, croit également à un basculement. "De nouvelles équipes vont se mettre en place, qui vont avoir la responsabilité de retisser avec les territoires les liens que nous avions progressivement perdus", a-t-il déclaré dimanche.
"Il y a autour des villes dont on parle, les territoires ruraux" et "il faut aussi y faire très attention car ils ont été abandonnés. Ce sera le rendez-vous des sénatoriales", a poursuivi celui qui rêve de reconquérir le fauteuil de président du Sénat. Gérard Larcher avait annoncé dès février son intention de déposer sa candidature.
Dans tous les cas, et quelle que soit la couleur politique du Sénat en septembre, son président changera. Jean-Pierre Bel, à la surprise générale, a annoncé début mars que pour des raisons personnelles, il abandonnait son fauteuil, au bout de seulement trois ans.
Quand la gauche y croyait encore. Avant le scrutin, la gauche se voulait confiante. "Sauf raz-de-marée de la droite aux municipales, il y a assez peu de chances pour que le scrutin municipal bouleverse le visage du Sénat", relativisait Jean-Pierre Sueur, président socialiste de la commission des lois, avant le premier tour. Le problème, c'est que la vague bleue a bel et bien eu lieu, et pourrait contrarier une gauche qui, en 2011, avait conquis la haute assemblée pour la première fois dans l'histoire de la Ve République.
Mais tout n'est pas encore joué. Le changement dans le mode de scrutin du Sénat voté l'été dernier pourrait toutefois poser des difficultés à la droite :
- D'une part, la règle du scrutin proportionnel par liste a été étendue aux départements qui élisent trois sénateurs, contre quatre auparavant. Or, il s'agit de départements ruraux, considérés généralement à droite. Et le scrutin proportionnel va y avantager la gauche. Dans les autres départements, ceux avec un ou deux sénateurs, c'est le scrutin uninominal à deux tours qui est appliqué.
- D'autre part, les villes de plus de 30.000 habitants, souvent à gauche, se sont vues de leur côté accorder un poids plus important dans le collège électoral pour contrebalancer l'influence des petites communes, considérées comme surreprésentées, et votant souvent à droite.
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