Pour Eric Woerth la réforme des retraites n’est pas encore faite, "mais le Sénat travaille avec densité". Le ministre du Travail a salué, samedi matin, sur Europe1, l’adoption par les sénateurs de l'article phare du projet de loi sur les retraites, qui recule l'âge légal de 60 à 62 ans. "Les sénateurs ont voté le cœur de la réforme", a-t-il souligné.
"On écoute ce qui est dit"
A trois jours de la journée de grève nationale, le ministre du Travail affirme que "les syndicats auraient appelé quoi qu’il arrive à une nouvelle journée de mobilisation", se défendant d’avoir voulu prendre de court les protestataires. "On se heurte à des manifestations, c’est naturel. On écoute ce qui est dit, mais nous on a un devoir qui est celui du gouvernement", a-t-il souligné.
Le ministre a répété qu’on "ne peut pas ne pas réformer la retraite" :
Alors que le gouvernement se voit reprocher, par les syndicats et l’opposition, le manque de débat et de concertation autour de la réforme des retraites, Eric Woerth affirme que "la réforme n’est pas verrouillée, nous débattons depuis le mois d’avril".
"A trois enfants, on décroche"
Le ministre a pris pour exemple "les énormes points de la retraite qui ont été modifiés", faisant référence au dépôt de deux amendements permettant à certaines mères de 3 enfants et parents d'enfants handicapés de bénéficier d'une retraite sans décote maintenue à 65 ans.
Une concession qui a été jugée "insuffisante" par l’opposition. Dans une interview au Figaro, daté de samedi, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes s’interroge. "Pourquoi se limiter aux mères de trois enfants ? La taille la plus répandue des familles, c'est un ou deux enfants. Il faut une autre réforme", déclare-t-elle. "C’est à trois enfants qu’on décroche de la vie professionnelle", lui répond Eric Woerth samedi matin sur Europe1.
Le ministre s’est également défendu de conduire une réforme décidée, en réalité, par Nicolas Sarkozy. "C’est le président qui a voulu cette réforme. C’est le chef d’équipe. Le président marque le cadre et fait les concertations nécessaires", a-t-il expliqué. "Mais où croyez-vous que les choses se préparent ? Elles se préparent au ministère du Travail", a-t-il conclu.