Le Sénat entame mardi l'examen du projet de loi sur la sécurité, dit Loppsi 2.
Le Sénat fait sa rentrée sur le thème brûlant de la sécurité. Mardi, la chambre haute planche sur le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (dite Loppsi 2), adoptée à l’Assemblée en première lecture.
Les débats s'annoncent d'ores et déjà mouvementés après la remise cet été par Nicolas Sarkozy du thème sécuritaire au coeur du débat politique.
Le gouvernement entend, en effet, durcir ce texte en y intégrant sous forme d'amendements les nouvelles mesures sécuritaires annoncées par le président à Grenoble, le 30 juillet.
La majorité divisée
Au sein même de l'UMP, les sénateurs ne sont pas tous sur la même longueur d'ondes. Le président du Sénat, par exemple, Gérard Larcher, a déclaré dans un entretien au Monde de mardi qu'il fallait "faire attention" sur les questions de sécurité et les "regarder avec raison". "L'exécutif est dans son rôle quand il assure la sécurité des Français (...) mais il faut regarder avec attention et raison les mesures et les méthodes envisagées", a-t-il nuancé.
En outre, le parti présidentiel n'a pas la majorité absolue au Sénat et devra faire avec les centristes qui se montrent, pour l'heure, rétifs au projet. Le président centriste de la commission des Finances, Jean Arthuis, par exemple, a averti qu'il ne voterait pas les amendements "qui viennent ajouter à l'arsenal sécuritaire".
300 amendements déposés par la gauche
Pour sa part, l'opposition, qui déposé 300 amendements, parle, elle, de texte "dangereux". "La nature du texte a changé pendant l'été, avec les déclarations incendiaires du président, aujourd'hui on veut en faire une sorte d'étendard sécuritaire, c'est un gouvernement à bout de souffle qui veut montrer ses miches", a indiqué le chef de file PS sur ce texte, Alain Anziani.
La boîte à outils sécuritaire
Le texte voté par les députés comprend un large éventail de mesures allant du terrorisme à la délinquance routière, en passant par la lutte contre la cybercriminalité.
Il prévoit un recours accru à la vidéo-surveillance, avec la multiplication par trois du nombre de caméras (actuellement 20.000). Le projet prévoit une autre mesure très controversée : l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans non accompagnés entre 23 heures et 06 heures (Voir l'article Qu’y a-t-il dans Loppsi 2 ?très détaillé sur le sujet ).