Didier Codorniou a mis vendredi sa menace à exécution. Le socialiste, allié fidèle de Georges Frêche, a assigné son parti en justice afin de faire annuler la liste PS anti-Frêche, conduite par Hélène Mandroux. Cette assignation est une assignation à jour fixe, ce qui signifie que le dossier sera examiné au fond, mais de manière accélérée. La présidence du tribunal de grande instance de Paris a validé cette saisine dans l'urgence et fixé l'audience au 10 mars.
Le maire socialiste de Gruissan et conseiller régional sortant estime que "la décision autoritaire du bureau national désignant Hélène Mandroux hors de tout vote des adhérents, du respect de la procédure interne au parti de désignation des candidats et, plus largement, hors de tout processus démocratique, constitue une violation des statuts du Parti socialiste et de son règlement". Il demande au tribunal de "prononcer l'annulation pure et simple de la décision prise le 2 février 2010 par le Bureau national du parti socialiste disant investir Hélène Mandroux comme candidat en vue de l'élection au Conseil régional du Languedoc-Roussillon des 14 et 21 mars 2010".
Le PS "très tranquille"
Après les propos controversés de Georges Frêche sur la "tronche pas catholique" de Laurent Fabius, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a appelé toutes les fédérations socialistes départementales du Languedoc-Roussillon à se ranger derrière la candidature d'Hélène Mandroux. Didier Codorniou s'était alors rebiffé. Son recours a d'autant plus de poids qu'il est un pilier socialiste dans la région et toujours adhérent au PS, contrairement au président de Languedoc-Roussillon, qui en avait été exclu après, déjà, des dérapages verbaux.
Du côté du PS, on prend, acte, sans paniquer. "Il n'y a pas de difficulté pour nous, on est très tranquilles par rapport à l'application de nos statuts. Nous connaissons nos statuts et nos règles", a affirmé François Lamy, bras droit de la première secrétaire du PS Martine Aubry. "Georges Frêche n'est pas au Parti socialiste, et le choix d'une alliance avec un divers gauche est du ressort du Bureau national. Le Parti socialiste a parfaitement le droit de décider de ne pas faire alliance avec Georges Frêche", a précisé le député de l'Essonne.
Collomb au soutien
Une voix s'est élevée parmi les ténors du Parti socialiste pour soutenir Georges Frêche. Cette de Jacques Collomb. "Si effectivement la direction du parti socialiste avait voulu que Georges Frêche ne soit pas candidat, c'était en septembre qu'il fallait le dire", a déclaré le maire de Lyon. "Elle a laissé se dérouler toute la procédure des votes. Aujourd'hui, Georges Frêche a la légitimité du vote des militants. Moi, j'appelle au calme pour que la direction constate à un moment donné qu'il a une véritable implantation populaire."
"Si on pouvait calmer cette histoire, ce serait bien pour tout le monde (...). Je connais Georges Frêche depuis 20 ans. Il se trouve que je suis allé avec lui en Israël et il est tout sauf antisémite. C'est même quelqu'un qui est pro Etat d'Israël", a encore ajouté Gérard Collomb.