Les jeux sont faits pour la présidentielle. Chez les Chirac en tout cas. L'ancien chef de l'Etat et ses proches auraient tous jeté leur dévolu sur François Hollande. Tous, sauf une, Bernadette Chirac, qui a "toujours été plus conservatrice", estime Jean-Luc Barré, plume et proche de Jacques Chirac, dans une interview accordée au Parisien, mardi.
"Le clan des Chiraquiens"
De sa fille Claude, à Hugues Renson, son conseiller, en passant par Frédéric Salat-Baroux, son gendre, et Thierry Rey, son ancien gendre, les proches de Jacques Chirac penchent pour le candidat socialiste. Et cela va même plus loin. Certains anciens conseillers du président ont en effet participé activement à certains des meetings socialistes. Et d'autres auraient même prodigué des conseils techniques à l'équipe de campagne du candidat.
"Il l'avait déjà salué dans ses mémoires comme un 'homme d'Etat'", analyse Jean-Luc Barré, dans Le Parisien. Pour la plume de Jacques Chirac, ce dernier estime profondément François Hollande. Et pour cause, les deux "sont des hommes de dialogue et d'écoute, dotés d'un certain sens de l'humour". Outre leurs attaches corréziennes, les deux hommes partagent les mêmes valeurs républicaines et d'ouverture.
Début juin, déjà, quelques jours avant la sortie du deuxième tome de ses Mémoires, Jacques Chirac avait évoqué son "choix". "Je peux dire que je voterai Hollande", avait déclaré l'ancien chef de l'Etat au cours d'un déplacement en Corrèze, aux côtés du candidat socialiste. "De l'humour corrézien", avait-il ensuite dû se justifier.
"Je voterai pour lui" :
Bernadette, le "mouton noir"
Seule voix discordante : Bernadette Chirac défend bec et ongles le président sortant. Elle "mène activement campagne à ses côtés, meeting après meeting", note l'historien. Et son choix, de longue date, est sans appel. La femme de l'ancien chef de l'Etat avait même été jusqu'à déclarer "il n'a pas le gabarit d'un président", regrettant plus tard ses propose critiques à l'égard de François Hollande.
Mais ce soutien du candidat socialiste, n'est-il pas pimenté d'une note revancharde envers Nicolas Sarkozy ? "Avec Sarkozy, ça a toujours été la guerre. On ne va pas se priver de donner un petit coup de pouce à son adversaire, qui, lui, a toujours été courtois avec nous", s'amuse Jean-Luc Barré.
Quant à Nicolas Sarkozy, il a jugé "triste" que certains essayent de "faire parler" son prédécesseur. "La meilleure façon de respecter Jacques Chirac dans les difficultés qui sont les siennes c'est d'essayer de ne pas le faire parler et qu'il ne soit pas instrumentalisé dans un sens ou dans un autre par son entourage", a-t-il estimé, mardi sur France Inter. Pour le président-candidat, "ça serait la meilleure façon de prouver son amour à l'ancien président".