Ils étaient entre 1,1 et 3 millions de manifestants dans la rue mardi après-midi. Les syndicats considèrent donc avoir réussi à mobiliser assez de manifestants pour espérer bousculer la réforme des retraites proposée par le gouvernement.
Les syndicats, qui se battent contre le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans à l'horizon 2018, ont été rejoints dans les défilés par les membres de l'opposition. Dans un contexte marqué par l’affaire Bettencourt/Woerth, la mobilisation a été plus forte que le 24 juin dernier. Le mouvement avait alors concerné 800.000 personnes selon la police et 2 millions selon les syndicats.
Mieux encore, le nombre de manifestants est supérieur à ceux des journées d'action en 1995 (2,2 millions de manifestants) et en 2003 (2 millions), mais inférieur à celui du pic de 2009, qui avait attiré 3 millions de manifestants. A l’aune des premiers chiffres de défilés, les syndicats n’ont d’ailleurs pas tardé à hausser le ton contre le gouvernement, l’invitant à ne pas ignorer la rue.
Déjà une nouvelle échéance
"Il n'y a aucun gouvernement qui peut minorer une mobilisation de cette ampleur", a martelé sur TF1 le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, avant d'estimer que cela ferait "forcément réfléchir" Nicolas Sarkozy.
Pour maintenir la pression sur le gouvernement, les syndicats ont déjà prévu une autre mobilisation avant fin septembre. "On fera certainement un moment qui marquera à nouveau l'opinion avant la fin du mois", a promis le secrétaire général de la CFDT François Chérèque sur France 2.
Nicolas Sarkozy sort de son silence
"Ils jalonnent le parcours de pierres qui sont des journées nationales d'action, ce qui est traditionnel dans la culture sociale française", a-t-on répliqué dans l'entourage du président, tout en minimisant la mobilisation.
Pourtant, l’Elysée ne peut ignorer l’importante mobilisation, le président de la République a donc décidé de ne pas laisser le dossier des retraites au seul gouvernement, annonçant une intervention mercredi.
Invité du journal de TF1, le ministre du Travail Eric Woerth a précisé que "le président de la République fera une déclaration au Conseil des ministres sur les avancées que nous ferons sur ce texte". Le gouvernement devrait néanmoins rester ferme sur le passage symbolique de l’âge de départ à la retraite 60 à 62 ans.