Le gouvernement ne rouvrira pas le débat controversé sur l'identité nationale qu'il a animé jusqu'en février, a indiqué mercredi son porte-parole François Baroin qui estime toutefois que la question sera "au coeur" l'élection présidentielle de 2012.
"Cette question, pour le gouvernement, dans sa construction et son architecture ministérielle, est derrière nous", a rappelé François Baroin rappelant qu'il n'y a plus de ministère de l'Identité nationale. "Le président de la République s'est exprimé lui-même en ce sens au lendemain du remaniement gouvernemental", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy avait en effet reconnu qu'associer immigration et identité nationale dans un ministère avait été source de "malentendus".
Copé veut aborder le sujet avant 2012
Reste que, si le gouvernement ne veut remettre son nez dans ce débat, les partis le feront peut-être. "Si les formations politiques, au sein de la majorité ou ailleurs, souhaitent discuter de cette question, c'est sous leur responsabilité", a assuré le porte-parole du gouvernement en référence à la volonté exprimée par le nouveau patron de l'UMP Jean-François Copé d'"aborder durant la campagne" de la prochaine présidentielle ce "débat essentiel".
"De toute façon, cette question du rôle, de la place et du devenir de la France, nous la retrouverons d'ici 18 mois", a abondé le ministre du Budget. "Nous avons une respiration démocratique, un rendez-vous électoral majeur et la question de connaître les conditions intimes et collectives, personnelles et solidaires d'être français est une question au coeur de toute campagne présidentielle", a conclu François Baroin.
Samedi, Jean-François Copé avait souligné qu'il était nécessaire de mener "une réflexion sur ce qu'exige, ce que veut dire être français, d'appartenir à une communauté nationale, de partager un projet individuel et un projet collectif". "Tout cela, c'est le coeur même de l'appartenance à une nation. Je pense qu'il faut absolument revenir sur cela parce qu'il y a beaucoup trop de non-dits dans notre pays. Et (la dirigeante du Front national) Marine Le Pen surfe beaucoup sur ces non-dits", avait-t-il insisté.