Une heure et demie pour faire la différence. A quatre jours du deuxième tour, les deux finalistes de la primaire PS ont débattu mercredi soir sur France 2 dans l'émission Des paroles et des actes. Dans un décor blanc bleuté, les deux candidats qui avaient choisi de ne pas se faire face étaient installés en triangle face aux journalistes, avec David Pujadas comme animateur. Quatre thèmes ont été abordés : la crise économique et sociale, l'Europe, les questions internationales et, pour finir, "quelle présidence" en 2012.
"Je voudrais dire (...) allez voter plus nombreux dimanche prochain (...). Votez pour celle qui défend vraiment le changement profond et vous défend", conclut Martine Aubry qui souhaite "dire à toutes les femmes de France : il n'y a plus un seul endroit en France où vous ne pourrez pas être". Pour François Hollande, le mot de la fin est le suivant : "je veux être le candidat de la victoire".
22h18. Aubry tacle Sarkozy. "Un président de la République doit incarner les valeurs de la France. Je le dis avec tristesse, Nicolas Sarkozy a rabaissé la France", affirme la maire de Lille. François Hollande souhaite de son côté une "République exemplaire" et annonce une réforme du statut pénal du chef de l'Etat et du Conseil constitutionnel.
22h05. Quelle présidence ? "Je me suis engagé parce que je me suis dit à un moment donné que je correspondais à l'inspiration du pays (...)", confie François Hollande. Ce dernier veut "une présidence solide et respectueuse" et être "le président de la justice". "L'expérience est nécessaire. (...). J'ai trouvé un Parti socialiste qui n'était pas rassemblé (...). J'ai rassemblé", soutient pour sa part Martine Aubry. "La solidité pour moi, c'est aussi la clarté", ajoute-t-elle, taclant au passage son adversaire qu'elle accuse depuis des semaines de manquer de constance. "Chacun a son expérience", rétorque François Hollande. "Ce n'est pas moi qui était le protagoniste d'un congrès qui s'est terminé comme on sait" conclut-il.
21h55. Hollande annonce la couleur. "Il faut acter que la Grèce ne remboursera pas", prévient le socialiste. "C'est un défaut partiel", poursuit-il.
21h46. Les candidats parlent de l'Europe. "Quand on est socialiste aujourd'hui, on voit les dégâts du libre-échange", fait observer Martine Aubry qui propose "une régulation de la mondialisation". "J'ai compris dans les messages envoyés qu'il y a une véritable inquiétude", affirme de son côté François Hollande. "Je n'ai jamais été pour le protectionnisme. Je suis pour une stratégie offensive (...), pas pour les barbelés", ajoute le député socialiste.
21h35. L'éducation au centre du débat. "Il faudra mettre moins d'élèves dans les quartiers en difficulté et en mettre plus là où les gens vont bien", annonce Martine Aubry. "Il y a eu 100.000 suppressions de postes, j'ai dit on va faire 12.000 postes par an", réaffirme pour sa part François Hollande. Pour Martine Aubry, en voulant réduire le nombre de redoublements, François Hollande réduit de fait le nombre d'enseignants. Selon elle, embaucher plus de professeurs "ne suffit pas".
21h31. Les retraites. "Permettre à ceux qui ont cotisé 41 années et qui ont 60 ans de partir à la retraite", telle est la première mesure que prendra François Hollande s'il est élu. C'est donc le rétablissement de l'âge légal à 60 ans dans ce cas précise-t-il. Martine Aubry est d'accord mais souhaite "aller plus loin" pour les emplois pénibles. "Je ne suis pas favorable à pousser de 65 à 67 ans l'âge auquel on peut partir quand on n'a pas assez cotisé, car ce sont les femmes les plus touchées", poursuit-elle.
Les deux candidats proposent le placement sous contrôle public des banques qui seraient recapitalisées par les deniers publics. "Une première règle à poser : il faut une présence de l'Etat au capital des banques avec un droit de veto", juge François Hollande. "Chaque euro qui sera prêté aux banques doit aller vers l'économie réelle et les particuliers", explique pour sa part Martine Aubry.
21h10. Les deux candidats veulent une réforme fiscale. Martine Aubry propose de créer une nouvelle tranche d'impôt à 50% au dessus de 100.000 euros. "Il faut une fiscalité plus faible pour les plus petites entreprises", estime de son côté le député de Corrèze. "Il faudra réformer l'ISF et ça ne sera pas un allègement", annonce-t-il par ailleurs. Martine Aubry souhaite également revenir sur la baisse de l'ISF, mais propose une réforme plus globale.
21h10. Le contrat de génération en question. "Tout système fondé sur les exonérations fiscales pour les jeunes n'a jamais marché", estime Martine Aubry hostile au contrat de génération proposé par François Hollande.
21h00. Le thème de l'économie."Il faut trouver 30 milliards, 20 milliards de niches fiscales dès la première année, et 10 milliards de la croissance" pour financer le projet, dit la maire de Lille. Pour le député de Corrèze, il "faudra un retour vers l'équilibre, c'est une nécessité. Je ferai avec le Parlement cette stratégie de réduction des déficits", prévient-il.
20h55. Le non cumul des mandats."Moi j'étais pour le non cumul des mandats, tu n'étais pas d'accord. Ce n'était pas facile, j'ai perdu des soutiens, je l'ai fait", explique Martine Aubry.
20h52. Aubry s'explique sur la "gauche molle". Martine Aubry a récemment visé François Hollande en parlant de "gauche molle" par opposition à "gauche forte". Interrogée à ce propos, la maire de Lille botte en touche. "J'ai dit ce que j'étais", dit-elle. "Je constate que Martine Aubry n'évoquait personne", répond le député de Corrèze. "Je n'ai pas envie d'une gauche dure", ajoute-t-il.
20h49 : Aubry n'en veut pas à Royal. Martine Aubry dit ne pas en vouloir à Ségolène Royal d'avoir apporté son soutien à François Hollande. "Si je suis élue présidente de la République, elle aura un rôle dans la République", ajoute-t-elle.
20h46 : Aubry veut un 1er ministre plus jeune qu'elle. "Il vaut mieux avoir un Premier ministre plus jeune que soi", explique Martine Aubry. "Je suis plus jeune que Martine Aubry", constate François Hollande, qui rétorque aussitôt : "le choix d'un Premier ministre se fait pendant la campagne, ce n'est pas un arrangement".
Martine Aubry a été tirée au sort pour répondre la première. "Nous avons toujours avec François des relations amicales et franches", entame-t-elle. "Nous avons toujours veillé à avoir du respect", répond François Hollande.
20h30 : Aubry et Hollande sur le plateau. François Hollande et Martine Aubry viennent de faire leur entrée sur le plateau.
20h10 : Les candidats "pas tendus". Selon les journalistes de France 2, qui "live tweettent" le débat en coulisses, David Pujadas aurait confié : "les deux débatteurs ne sont pas particulièrement tendus".