Comme Nicolas Sarkozy, François Fillon n'entend pas "changer de cap" sur les réformes lancées depuis 2007 ni engager la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement, contrairement à ce qu'une partie de son camp lui a réclamé au lendemain du lourd échec aux régionales.
Dans un entretien à paraître dimanche dans le Journal du Dimanche, le Premier ministre annonce qu'il entend poursuivre "la réduction des effectifs de fonctionnaires" et "le gel des dépenses de l'Etat" dans le budget de 2011. "Il y a un moment où le niveau d'endettement est simplement insoutenable. Les comptes sociaux pèsent très lourd, mais ce n'est qu'un aspect du problème", affirme le Premier ministre.
Le bouclier fiscal reste
François Fillon indique aussi que son gouvernement ne touchera pas au bouclier fiscal afin de ne pas "casser le retour de la croissance". Il ajoute qu'il ne prononcera pas de discours de politique générale et n'engagera pas la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement car il n'y a pas de "changement de cap politique".
Il réaffirme d'ailleurs sa loyauté à Nicolas Sarkozy, qui est le "candidat naturel" pour la présidentielle de 2012, et critique l'annonce par Dominique de Villepin de la création d'un nouveau parti présenté comme une alternative à Nicolas Sarkozy. "Créer un nouveau parti n'est pas à la hauteur des défis qu'il prétend relever", déclare-t-il laconiquement.
Jouanno "a eu tort"
Le Premier ministre affirme vouloir mener à son terme la réforme des collectivités territoriales, qui ne fait pas l'unanimité à droite et est l'objet d'une offensive du Parti socialiste mais se dit "ouvert" sur le mode de scrutin.
Enfin, après Nicolas Sarkozy, François Fillon fait à son tour acte d'autorité envers sa secrétaire à l'Ecologie, Chantal Jouanno, qui a "eu tort", juge-t-il, de se dire "désespérée" du report de la taxe carbone.