L'INFO. Nicolas Sarkozy ressort très abimé du bureau politique de l'UMP, mardi soir. Sur la défensive, incapable de trancher sur le fond et d'imposer sa ligne, mis en minorité par la frange "reac-traditionnelle" de sa famille, le président de l'UMP a été complètement dépassé par les événements. Lui qui se posait en rassembleur de la droite républicaine a démontré qu'il n'avait plus la main.
>> LIRE AUSSI - Doubs : l'UMP opte pour le "ni-ni", contre l'avis de Sarkozy
Dimanche soir, Nicolas Sarkozy était déçu, mais pas abattu pour autant. Certes le candidat de l'UMP avait été éliminé dès le premier tour de la législative partielle dans le Doubs, mais il a amélioré son score de trois points par rapport à 2012, dans une circonscription de gauche. Et si la menace FN rode, le patron de l'UMP avait décidé d'attendre le bureau politique de mardi pour déterminer la position de son parti. Et le rassembler autour d'une ligne commune.
NKM et Juppé VS Wauquiez et Fillon. C'était sans compter sur la prise de position de sa numéro 2, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a très vite assuré qu'à titre personnel, elle serait prête à voter pour le candidat PS afin de faire barrage au FN. Alain Juppé lui a emboité le pas, sur la même ligne. Puis Laurent Wauquiez, numéro 3 du parti, et François Fillon, un autre ancien Premier ministre, ont assuré, à l'inverse, leur volonté de maintenir la ligne du "ni-ni", adoptée en 2011 par un certain…. Nicolas Sarkozy. Et c'est la question de l'autorité du patron de l'UMP qui est posée.
>> LIRE AUSSI - L'UMP et Sarkozy donnent le sourire au FN
Quand Sarkozy singe Hollande. A vouloir ménager la chèvre et le chou, Nicolas Sarkozy a heurté même ses plus proches amis. Sa position d'équilibriste sur le sujet - "non au FN, mais liberté de conscience pour les électeurs UMP" - a donné l'impression d'une indécision qui ne lui ressemble pas. Une sorte d'hollandisme à la sauce Sarkozy. "La synthèse, ce n'est pas toujours facile à faire, et le consensus mou, c'est une chose qui n'existe pas", s'est ainsi énervé Patrick Balkany, son ami de 30 ans."
>> LIRE AUSSI - Le FN au second tour, 30 ans de casse-tête pour la droite
"Sarkozy, on le reconnaît plus". Pendant les deux heures qu'a duré ce bureau politique houleux, Nicolas Sarkozy a distribué la parole, cherchant à se poser en médiateur entre des dirigeants survoltés. A l'arrivée, sa motion a été battue par 22 voix contre 19 par celle défendue par la droite "dure", menée par Laurent Wauquiez, François Fillon, Xavier Bertrand ou encore Jean-François Copé. Et il existe désormais officiellement deux camps opposés sur la question du FN. La fracture est béante au sein de l'UMP. "Sarkozy, on le reconnaît plus. On croyait au retour de Bonaparte et on a Méhaignerie", conclut un participant à la réunion.
>> Retrouvez la chronique de Catherine Nay :
Nicolas Sarkozy, le médiateur zenpar Europe1fr