Stéphane Gatignon sait s’y prendre pour médiatiser ses combats. En juin 2011, au lendemain de violences ayant fait un blessé près d’une école primaire, le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, avait ainsi demandé l’aide de l’armée pour lutter contre les trafiquants. Cette fois, parce que sa commune, l'une des plus pauvres de France avec 18,9% de taux de chômage en 2009, 40% chez les jeunes, est exsangue financièrement, l’écologiste a entamé une grève de la faim devant l’Assemblée nationale.
"Les pétitions et les discours, ça ne suffit pas", a-t-il déclaré devant le Palais Bourbon, où une centaine de personnes, des élus et des habitants de Sevran, s'étaient déplacés à sa demande. "Je reste là jusqu'à mardi et plus s'il le faut", a-t-il ajouté.
Stéphane #gatignon, maire de #Sevran, devant l' #Assemblee nationale #greve de la faim twitter.com/pierremagnan/s…— pierre magnan (@pierremagnan) November 9, 2012
L’édile réclame une "une réforme des finances et de la fiscalité locales", et il est soutenu en cela par le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. "Le département de la Seine Saint-Denis est en proie à de graves difficultés financières (...). Je n'ai eu de cesse de réclamer la mise en œuvre de mesures d'urgences dans le cadre de la Loi de finances en cours de discussion permettant à notre collectivité d'assumer sa responsabilité vis-à-vis des habitants les plus fragiles de notre département", a-t-il assuré dans un communiqué.
Stéphane Gatignon avait envoyé une lettre à tous les parlementaires pour réclamer une aide exceptionnelle de cinq millions d'euros pour sa commune. "Si nous n'avons pas ces 5 millions d'euros, nous ne pourrons pas avoir des emprunts de la Caisse des dépôts et nous ne pourrons pas payer les entreprises qui travaillent actuellement pour nous", a-t-il expliqué sur Mediapart. Sans cela, Sevran va "mettre la clé sous la porte", s’alarme-t-il.
Samedi matin, l'élu a reçu la visite de Manuel Valls venu lui apporter "un message de solidarité et d'amitié car il mène un combat courageux". "Je le connais depuis très longtemps. Il est devenu maire de Sevran à peu près en même temps que moi à Evry. On a souvent eu l'occasion de parler des difficultés financières des villes de banlieue", a expliqué le ministre de l'Intérieur.