La phrase qui met le feu. La critique aurait pu venir d'un député UMP, tant elle est violente. Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, mardi, le député socialiste Pascal Cherki s'est livré à une charge en règle contre François Hollande, après la publication des mauvais chiffres du chômage. "Lorsque l'on est président de la France, on n'est pas conseiller général, on prend la mesure de la situation et on change de braquet", a déclaré le député de l'aile gauche du PS. "Il faut arrêter ces discours que personne ne comprend, cette espèce de novlangue imbitable", a ajouté le député-maire PS du 14e arrondissement de Paris.
Des propos inacceptables, tranche Désir. Le patron du PS, Harlem Désir, a jugé ces propos "'inacceptables" lors de la réunion, mardi soir, du bureau national socialiste. "Ce qui est attendu aujourd'hui d'un député qui doit son élection au PS et qui a été élu dans la foulée de François Hollande, c'est d'être mobilisé derrière le président de la République", a rappelé le premier secrétaire du PS.
Le malaise est perceptible. En off, plusieurs députés socialistes confient leur malaise. "C'est la bérézina, on va dans le mur" s'alarme un élu, interrogé par Europe 1. "La côte d'alerte a été dépassée", explique un autre député, qui compare la courbe ascendante du chômage depuis dix mois avec la cote de popularité de François Hollande qui, elle, ne cesse de baisser. François Hollande va devoir rassurer sa majorité, jeudi soir, lors de son intervention télévisée mais aussi les Français. "Il manque aujourd'hui un message empathique". C'est très dur pour les Français, il faut comprendre ça", estime le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Thierry Mandon.