"Temps programmé". Après un passage au Sénat, le projet de loi sur le mariage pour tous revient en deuxième lecture devant les députés mercredi. Alors que la tension reste forte parmi les opposants, le calendrier législatif a été accéléré : les députés n'auront que 25 heures, soit jusqu'à vendredi, pour discuter du texte, conformément à la procédure du "temps programmé" décidée par la conférence des présidents, l'organe exécutif de l'Assemblée. Le vote sur l'intégralité du texte est prévu pour le mardi 23 avril.
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Sur quoi porte le vote ? Cinq articles dont l'article 1, le plus important, qui ouvre la possibilité de se marier aux personnes de même sexe, ont été adoptés dans les mêmes termes que l'Assemblée par le Sénat. Restent d'autres articles qui ont été amendés par les sénateurs. Cette nouvelle version du texte a déjà été adoptée lundi par l'Assemblée en commission (par une vingtaine de députés de la majorité et une demi-douzaine de députés UMP). Les députés doivent maintenant l'examiner en séance.
Les opposants au projet de loi bataillent notamment au sujet de l'article 4 bis qui "habilite le gouvernement à légiférer par ordonnances pour toutes les modifications législatives qu'entraînera l'application du texte, hors Code civil". "C'est un dessaisissement du Parlement, c'est tout à fait scandaleux", a dénoncé le député de la Drôme Hervé Mariton (UMP), orateur principal de l'opposition.
Et ensuite ? Si l'Assemblée vote ces articles restant en discussion dans la version du Sénat, alors le projet de loi sur "le mariage pour tous" sera définitivement adopté par le Parlement. Dans le cas contraire, le texte fera à nouveau la navette entre les deux Chambres, pour une nouvelle lecture au Sénat.
Les "anti" ne désarment pas. Si pour le député UMP Philippe Gosselin, "sur le plan strictement parlementaire, la messe est dite", dans la rue, il en est autrement selon les opposants. Lundi soir, 77 opposants ont été libérés après avoir été placés en garde à vue dans la nuit de dimanche à lundi alors qu'ils voulaient installer des tentes devant l'Assemblée. Mardi soir, ce sont plus d'un millier de personnes qui ont manifesté à Versailles et plusieurs centaines dans les rues de Paris à l'appel de la Manif pour tous. Figure de proue du collectif, Frigide Barjot a aussi appelé à une "grande" manifestation le 21 avril, et une autre, peut-être le 23. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a rencontré mardi après-midi les organisateurs pour organiser ces futurs mouvements. "Nous ne lâcherons rien, dans la légalité et le pacifisme", a martelé Frigide Barjot.
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