"On constate une bonne tenue de la majorité présidentielle avec 32,5% des suffrages estimés", a déclaré Claude Guéant dimanche soir lors d'une allocution télévisée au ministère de l’Intérieur. Une "analyse" du premier tour des élections cantonales, vu de la place Beauvau, qui a provoqué la colère du Parti socialiste et du Front national.
Car pour parvenir au chiffre de 32,5%, le ministre de l’Intérieur a en fait ajouté les voix obtenues par les candidats étiquetés UMP à celles des candidats "divers droit". Une addition qu’il n’a pas reproduit à gauche : "Le Front de gauche avec les communistes obtiendraient un peu moins de 9%, le PS obtiendrait plus de 25%, les divers gauche obtiendraient de l'ordre de 6%".
"Ils prennent tout ce qui n'est pas la gauche et le Front national pour eux !", s’est offusquée Martine Aubry. La patronne du PS a jugé dimanche soir "particulièrement scandaleux" ces chiffres du premier tour tels qu'annoncés par Claude Guéant. "Aujourd'hui, nous sommes à 31% et non pas à 25% + 6% comme le dit le ministre de l'Intérieur", a-t-elle décompté.
Même colère exprimée du côté du Front national qui n’hésite pas à estimer qu’il s’agit de "manipuler l'opinion et les médias". "Sauf à nous faire croire que l'UMP aurait fait 58% en moyenne dans les cantons où le parti était présent, il est mathématiquement impossible de présenter un tel résultat", s’agace le parti d'extrême droite dans un communiqué, exigeant "la publication des résultats par étiquettes telles qu'enregistrées dans les préfectures".