"Ça va le faire, cette élection, je sens bien le truc". En marge d'un meeting à Caluire-et-Cuire, dans le Rhône, mercredi soir, Jean-François Copé s'est montré résolument optimiste quant à ses chances de victoire face à son rival, François Fillon, pour la présidence de l'UMP.
"C’est dur, tout le monde le lâche"
Pourtant, ses proches s'inquiètent. Jean-François Copé aurait le blues. "Il traverse une période difficile avec des hauts et des bas", confie l’un de ses proches. "C’est dur, tout le monde le lâche", renchérit l’un de ses amis.
Le député-maire de Meaux n'a toujours pas digéré le ralliement de son ami François Baroin à François Fillon. Un coup dur vécu à la fois comme une trahison politique et personnelle.
Réputé proche du secrétaire général de l'UMP, avec qui il formait la "bande des mousquetaires" aux côtés de Bruno Le Maire, Valérie Pécresse, Christian Jacob et Luc Chatel, François Baroin a finalement choisi le favori des sondages, pour son "expérience" et sa "sensibilité de gaulliste social". Avant lui, Valérie Pécresse lui avait elle aussi préféré François Fillon.
"Moi, je n'ai jamais lâché mes amis"
Jean-François Copé a appris le ralliement de son "ami" au dernier moment, par un simple message téléphonique de 30 secondes, quelques heures avant son annonce dans le JDD. Après son meeting, mercredi soir, le patron de l'UMP ne cachait pas son amertume - ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
"Il a choisi calculette à la main", a-t-il lâché. "Il m'avait pourtant dit 'On te soutiendra au parti'... Moi, je n'ai jamais lâché les amis de ma vie, jamais ! Je ne pourrais plus me regarder dans la glace", a-t-il confié en aparté à quelques journalistes.
Du côté de ses partisans, le doute commence aussi à s'installer. Certains n’espèrent déjà plus qu’une "défaite honorable" contre François Fillon. 45% contre 55%. Ce qui lui permettrait de rester en course pour l'échéance d'après, les primaires qui seront organisées en 2017 dans le parti pour la présidentielle.