L’info. Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, veut évaluer le coût de la désormais fameuse "boîte à outils" de François Hollande. "Parce que nous n’avons pas un jour à perdre", argue-t-il. Son objectif : "voir si le vote que nous avons eu donne les résultats que nous attendons." La majorité aurait-elle des doutes sur l’efficacité des mesures prises par le gouvernement pour remettre en marche l’économie française ?
>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d'Europe 1, la réponse est oui : "lancer une évaluation, c’est sous-entendre que l’efficacité n’est pas totalement avérée."
Des preuves, des preuves, des preuves. La proposition du président de l’Assemblée nationale, formulée au cours d’une rencontre avec des parlementaires européens mi-mai, est une nouvelle marque de défiance à l’encontre de l’exécutif. Après avoir mené la bataille sur les 3% de déficit et sur la transparence des patrimoines, « Barto » veut une nouvelle fois remettre « ses députés » au centre du jeu. Il attend donc des preuves des résultats sur le crédit d’impôt compétitivité, les emplois d’avenir et même sur les réformes engagées dans l’éducation nationale. Pas question d’attendre la fin de l’année sans adapter ce qui doit l’être.
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Droit de suite. Accorder 20 milliards d’euros aux entreprises pour baisser le coût du travail, nombre de députés socialistes l’ont encore en travers de la gorge. Certains espèrent secrètement qu’une évaluation permettrait de montrer les erreurs de ciblage du pacte de compétitivité. Évaluer non pas juste pour le plaisir donc, mais avec l’espoir de démontrer que ça ne marche pas.
Le précédent Sarkozy. Evaluer l’efficacité d’une politique publique n’a rien d’une nouveauté. Mais c’est compliqué. Nicolas Sarkozy avait un temps imaginé confier à Eric Besson, aidé d’un cabinet privé, le soin d’évaluer l’action de ses collègues du gouvernement. Une idée vite enterrée… Imaginer une Assemblée nationale vigie de l’action gouvernementale, l’idée est séduisante. Aux élus donc, de démontrer qu’ils sont capables de maintenir la pression sur l’exécutif. Une "amicale pression", bien sûr.