Le bras de fer continue avec l'Occident après que l'Iran a annoncé hier être passé à l'enrichissement industriel d'uranium. C'est le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Gholam-Reza Aghazadeh, qui a fait cette déclaration, alors qu'il se trouvait dans l'usine d'enrichissement de Natanz, dans le centre du pays. Devant une assistance réunie pour la journée iranienne de l'énergie nucléaire, Aghazadeh a montré sa satisfaction. "Nous sommes réunis ici aujourd'hui pour célébrer le passage du projet d'enrichissement d'uranium à un stade industriel", s'est-il félicité. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a lui fait part de sa fierté : "Aujourd'hui, l'Iran fait partie des pays qui produisent du combustible nucléaire à échelle industrielle" a-t-il déclaré, tout en insistant sur sa détermination à mener ce programme "jusqu'au bout". L'Iran, qui refuse toujours les trois résolutions de l'ONU demandant de stopper son programme nucléaire sous peine de sanctions économiques et diplomatiques, réclame le droit de produire de l'uranium enrichi à des fins civiles, comme le font déjà plusieurs grandes puissances. Mais après les déclarations belliqueuses de son président Mahmoud Ahmadinejad, la communauté internationale craint des usages militaires. Est-ce une simple provocation mise en scène ou nouvelle étape dans l'affrontement qui oppose l'Iran à la communauté internationale? Pour les Américains, cette annonce est vue comme un véritable défi. D'autant que le secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Ali Larijani, a prévenu : si son pays subit de nouvelles pressions sur son programme nucléaire, l'Iran n'aura pas d'autre choix que d'abandonner le Traité de non-prolifération nucléaire. Sean McCormack, porte parole du département d'Etat américain, a dénoncé une occasion manquée de régler la situation, en précisant que cette attitude méritait la politique de sanctions engagée par l'ONU au travers des trois résolutions.