La France va bien connaître un second plan de rigueur. Rendu nécessaire par la révision en baisse des perspectives de croissance pour 2012, de 1,75% à 1%, il devrait être annoncé lundi par le gouvernement, selon des sources parlementaires. Le Premier ministre devrait tenir à cet effet lundi une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres, prévu à 10 heures. Ce conseil des ministres remplace celui de mercredi, annulé pour préparer le G20, a confirmé vendredi Nicolas Sarkozy en clôture du sommet du G20 à Cannes.
Une réunion d'arbitrage sur ces nouvelles mesures est prévue samedi à l'Elysée, précise-t-on de source parlementaire. François Fillon pourrait lever un coin du voile lors d'un discours qu'il prononcera samedi à Morzine, en Haute-Savoie.
Vers une TVA intermédiaire
Selon certaines sources parlementaires, le gouvernement s'orienterait vers l'instauration "d'un taux de TVA intermédiaire pour la restauration et le bâtiment". Cette option, d'un taux entre 7% et 9% au lieu de 5,5%, est poussée par Bercy et par les parlementaires. Une surtaxe exceptionnelle de l'impôt sur les sociétés est également envisagée, ainsi que des mesures sur les dépenses.
Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a laissé entendre pour sa part que les personnes aux revenus les plus modestes seraient épargnées. "Les décisions seront prises dans un grand souci de justice de façon à répartir les efforts équitablement pour qu'ils ne soient pas supportés par les plus modestes", dit-il dans une interview accordée à Nice Matin publiée vendredi.
"6 à 8 milliards" d'euros à trouver
Nicolas Sarkozy avait annoncé le 27 octobre à la télévision que le gouvernement présenterait "dans les dix jours" un nouveau train de mesures d'austérité pour tenir compte de la révision à la baisse de ses prévisions de croissance pour 2012, de 1,75% à 1%. Il avait alors chiffré à "6 à 8 milliards" d'euros l'enveloppe des économies ou des recettes fiscales supplémentaires nécessaires pour cette révision.
Interrogé sur ces mesures vendredi lors de la conférence de presse clôturant le G20, Nicolas Sarkozy a répété qu'il veillerait "à ce que le budget de la France soit parfaitement cohérent avec l'annonce qui a été faite par le Premier ministre d'une réduction de la croissance". La France veut à tout prix protéger sa note AAA auprès des agences de notation mais cherche aussi à donner des gages de crédibilité aux marchés financiers et à ses partenaires de la zone euro.
En raison de la crise des finances publiques, le Premier ministre François Fillon avait déjà annoncé le 24 août une série de mesures de rigueur visant à des économies de 12 milliards d'euros sur deux ans (2011 et 2012).