Mis au banc des accusés, Bernard Tapie a contre-attaqué, mardi soir. Sur le plateau du 20h de France 2, l’homme d’affaires a enfilé son costume de comédien pour défendre son dossier, avec la hargne qu’on lui connait. L'ancien ministre a offert 27 minutes de contre-attaque, tel un "bateleur qui cherche la bagarre avec un David Pujadas punshing ball impassible et préparé", décrit Caroline Roux.
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>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "il est venu avec sa rage, sa brutalité et son habileté".
Avant tout une victime. Après la sortie de son livre, jeudi dernier, Bernard Tapie a annoncé le lancement d’un site internet, piloté par son fils, sur lequel seront démontées point par point les accusations dont il est la cible. Car l’homme d’affaires se dit la victime d’un acharnement, d’un "complot" visant à toucher un homme : Nicolas Sarkozy. Pas question pour autant de mouiller plus que de raison l’ancien président, qu’il reconnait simplement avoir rencontré à plusieurs reprises. Et de glisser qu’il n’a pas cherché à contacter son amie Christiane Taubira. Fidélité à droite, amitié à gauche. Tapie se met au cœur du jeu politique.
Lâché par les politiques. Ils ne sont pas nombreux ceux qui défendent Bernard Tapie. Trop risqué politiquement. Alors l’ancien ministre de la Ville de François Mitterrand s’agite et enfile le costume du populiste, histoire de rameuter l’opinion publique derrière lui. Lâché par "les élites", Bernard Tapie est allé chercher le soutien du peuple, lui le "franchouillard", le contribuable modèle à qui on reproche le succès et l’argent. Bernard Tapie, c’est aussi la France qui pleure contre celle qui se bat - ce serait la sienne - , la France de ceux qui ont le droit et de ceux qui ne l’ont pas. Une intervention médiatique en forme de plaidoirie.