Les candidats de l'Union des démocrates musulmans de France (UDMF) dans le canton de Marseille-1 ont "suspendu" leur participation aux élections départementales et ne déposeront pas de bulletins de vote dans les bureaux. Ces deux candidats, Houria Medjbar et Bruno Perez, ont écrit au préfet des Bouches-du-Rhône pour l'informer de cette décision.
"Un climat malsain". Concrètement, ces deux candidats, qui étaient les seuls à se présenter en France sous l'étiquette de l'UDMF, ne peuvent plus se retirer de l'élection depuis que leur candidature a été enregistrée officiellement. Le fondateur de ce parti, Najib Azergui, a évoqué des "pressions" subies par les candidats, un "climat tellement malsain qu'ils ont préféré se retirer". Il avait dans un premier temps annoncé que des candidats se présenteraient pour le scrutin des 22 et 29 mars dans des cantons d'Ile-de-France, Marseille, Nice, Strasbourg, Avion près de Lens (Nord-Pas-de-Calais) et dans la banlieue lyonnaise. Évoquant déjà des "pressions extérieures inacceptables" ayant poussé certains candidats à se retirer, l'UDMF n'avait finalement présenté que deux candidats à Marseille.
Qui voterait pour l'UDMF ? Najib Azergui revendique pour son parti, créé en novembre 2012, "autour de 2.000 adhérents". "Il y a aujourd'hui une vraie place pour l'UDMF en France", a-t-il assuré : "il y a une dynamique en train de s'opérer, mais ça va prendre du temps". Selon son fondateur, l'UDMF touche un public d'"actifs, Français de confession musulmane pour la plupart, qui ne se reconnaissent pas dans l'offre politique" actuelle et veulent "sortir du bipartisme". Pour l'instant, il ne compte qu'un seul élu, dans la municipalité de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Mouvement non confessionnel, à l'instar du parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, dont il dit suivre l'exemple, il est notamment favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales, pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et entend promouvoir une "finance islamique", qui proscrit les intérêts.
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