• La décla. "Pitoyable". Visiblement remonté, Fleur Pellerin a martelé ce peu glorieux qualificatif à plusieurs reprises mercredi, à l'encontre de Jean-François Copé, auteur d'un discours polémique à Berlin, à l’occasion de l’anniversaire du traité de l’Élysée. "Je trouve ça assez pitoyable. Je trouve assez pitoyables les mots employés. Je trouve assez pitoyable l'attitude de 'French bashing' qui fait beaucoup de mal à notre pays", a insisté la ministre déléguée à l’Économie numérique, lors de l'émission "Preuves par trois" AFP/Public Sénat. Et de renchérir : "qu'on ait un débat interne sur ces sujets-là, c'est intéressant, c'est l'essence même de la démocratie. Mais à l'étranger, ça donne une très mauvaise image de notre pays".
• Moscovici s'y met aussi. "Cette tendance à faire du 'French bashing', à taper sur son propre pays pour se poser comme le chantre de l'opposition, c'est indigne et je trouve que Jean-François Copé est toujours dans ce genre de petitesse", a lui aussi dénoncé le ministre de l'Economie, mercredi sur France info. "Qu'il ne le fasse pas à l'étranger, ça c'est toujours indigne de le faire, surtout le jour où les Parlements sont réunis, où les gouvernements sont réunis pour dire 'ça fait 50 ans que nous avançons ensemble'", s'est-il énervé.
• Mais qu'a bien pu dire Copé ? En marge des célébrations du 50e anniversaire du Traité de l'Elysée, Jean-François Copé avait déploré lundi à Berlin "une dégradation du tandem franco-allemand", due largement selon lui "à la responsabilité personnelle" de François Hollande. Le président "manque de hauteur de vue", avait-il enchainé lors d'une intervention à la Fondation Konrad Adenauer, proche de la CDU de la chancelière Angela Merkel, dans une diatribe contre le chef de l'Etat… et contre la France en général. "Vu d'Allemagne, il y a un décrochage français. Je partage cet avis. La France doit aller bien plus loin dans les réformes structurelles", avait argué le député-maire de Meaux. Selon le président de l'UMP, ce "décrochage date de quinze ans", lorsque la France "adoptait les 35 heures, une catastrophe dont on n'a pas réussi à sortir".
• Aurait-il une mémoire sélective ? Le président de l'UMP semble oublier que "depuis quinze ans", la France a connu cinq ans de gouvernement Chirac et cinq autres sous Nicolas Sarkozy. Ce que ne manque pas de souligner Fleur Pellerin. "Ce qui est mis en cause, c'est la politique menée par ses propres amis puisqu'il met en cause les politiques menées depuis dix ans", a-t-elle taclé mercredi. Même en ce qui concerne les 35 heures, aucun gouvernement n'a souhaité les remettre en cause. Nicolas Sarkozy avait bien proposé pendant la dernière campagne des "accords compétitivité-emploi", consistant à faire évoluer le temps de travail dans les entreprises selon leur situation économique. Mais, le président sortant battu à la présidentielle, elle n'a jamais vu le jour. De plus, une mesure similaire fait partie de l'accord sur l'emploi signé le 11 janvier entre patronat et syndicat, sous un gouvernement de gauche.
• Le Copé de 2009 trouverait ça…"scandaleux". En 2009, Jean-François Copé s'était indigné contre des propos de Ségolène Royal, qui avait vivement critiqué Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement au Sénégal. Il s'était alors lancé dans une charge en règle qui pourrait être appliqué… au Copé de 2013. "Ce qu'elle a dit est absolument scandaleux. Les propos de Ségolène Royal m'ont extrêmement choqué tout d'abord parce qu'ils ont été dits à l'étranger. C'est inimaginable qu'un responsable politique qu'il soit de la majorité ou a fortiori de l'opposition critique notre pays à l'étranger", s'était-il emporté.
Quand Copé éreintait ceux qui critiquent la...par LeHuffPost