"Il nous faudra engager ni plus ni moins une révolution des esprits, débarrassée de tous les dogmes, afin de mettre l'entreprise [...] au centre de toutes les décisions économiques du gouvernement". Nicolas Sarkozy contre-attaque. Dans une interview au Figaro, le président de l'UMP présente son projet alternatif pour l'économie. Et tir à boulets rouges sur le bilan de François Hollande. "M. Hollande est un homme prisonnier des idéologies du siècle passé. Derrière les mots, il y a la réalité de toutes les décisions prises depuis 2012 au détriment des entreprises", tacle l'ancien chef de l’État.
Sur le temps de travail. À quoi ressemblera sa "révolution des esprits" pour les entreprises ? Nicolas Sarkozy remet sur la tables des propositions déjà portées pendant la campagne présidentielle de 2012, voire même mises en place durant son quinquennat avant d'être supprimées après l'arrivée de la gauche au pouvoir. "Mon principe est simple: les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation. Comprendre les besoins de l'économie française, c'est oser dire qu'il faut faire confiance aux entreprises, aux entrepreneurs et aux salariés pour négocier à leur niveau le temps de travail", avance-t-il. "Et, bien entendu, je propose de rétablir dans les entreprises le principe des heures supplémentaires défiscalisées", renchérit-il encore. Cette mesure, jugée trop couteuse pour les finances publiques, avait été supprimée par la gauche en 2012.
Sur les déficits. Nicolas Sarkozy part également à l'offensive sur le déficit public. Et propose un objectif pour le moins ambitieux. "Nous devons revenir à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50 % du PIB et inscrire ce chiffre dans la Constitution, pour qu'il ne puisse plus être dépassé". Le tout sans augmenter les impôts. "La priorité sera de baisser fortement et simultanément les dépenses et les impôts", insiste l'ancien chef de l’État. Le moyen de réduire "fortement les dépenses" ? Là encore, le leader de l'UMP ressort des tiroirs une vieille mesure : le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Mais il souhaite l'élargir "à la fonction publique territoriale, notamment en changeant la Constitution pour rendre cette règle compatible avec l'autonomie de gestion des collectivités territoriales".
"Il faut recruter prioritairement dans la fonction publique avec des contrats de cinq ans quand le poste le justifie. Il faut cesser de penser que pour un besoin qui peut être ponctuel, par exemple un informaticien sur un projet, on doit continuer à recruter pour trente ans", martèle encore Nicolas Sarkozy, qui juge "impératif d'augmenter le temps de travail des fonctionnaires". "Sur ce point, je souhaite que l'on renégocie les accords sur le temps de travail dans la fonction publique, il y aurait moins de jours de RTT mais en contrepartie je propose de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, pour inciter les fonctionnaires à travailler plus. Il faut aussi bien évidemment rétablir le jour de carence en cas de maladie dans la fonction publique que François Hollande a supprimé dès son arrivée".
Sus au FNPS ! En clair, Nicolas Sarkozy a re-cuisiné ses vieilles recettes de 2012 pour préparer un programme présidentiel crédible pour l'UMP. Mais en attendant 2017, le président de l'UMP n'oublie pas non plus les élections départementales de mars prochain, pour lesquelles l'UMP est donnée ex-æquo avec le FN. Et le mot d'ordre est clair : sus au FNPS ! "Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", martèle-t-il
Un "nouveau parti au printemps". Outre les départementales, le chef de l’État promet du concret sur la refondation de l'UMP. "Il y aura un nouveau parti, au printemps. On lui donnera un nouveau nom, qui ne sera pas un sigle. Ce sera une formation beaucoup plus large, plus rassembleuse, plus dynamique, ouverte à tous ceux qui voudraient préparer l'alternance, et notamment au centre". Le printemps prochain sera donc crucial pour le principal parti d’opposition.
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