3'CHRONO - Cette nouvelle collectivité locale est une promesse de Hollande. Mais les élus râlent.
L’info. La Métropole de Paris est en route. Lundi, la création de cette nouvelle collectivité locale - qui verrait le jour le 1er janvier 2016 selon les vœux du gouvernement - a été inscrite dans le projet de loi de décentralisation qui a été transmis au Conseil d'Etat. Mercredi, Jean-Marc Ayrault en dévoilera officiellement les grandes lignes, même si l’AFP a déjà obtenu une copie du texte.
Quel enjeu ? François Hollande l’avait promis lors de son investiture, le 15 mai dernier : "créer les conditions nécessaires à l'émergence d'une métropole parisienne, capable d'affronter à l'échelle pertinente tous les défis qui se présentent à elle". Pour ce faire, l’idée est de regrouper les communes de "l’unité urbaine" (412 communes regroupant dix millions d’habitants) et de confier à cette instance créée ex nihilo la responsabilité de mener des politiques en matière d'environnement, d'hébergement d'urgence et de logement.
Une "nouvelle usine à gaz"
Comment cela fonctionnerait ? La Métropole de Paris, telle qu’imaginée par le gouvernement, serait administrée par un conseil métropolitain, composé du maire de Paris et des présidents des futures intercommunalités entourant Paris. La loi prévoit d’ailleurs la création obligatoire, avant le 31 décembre 2015, d'"établissements publics de coopération intercommunale" d'au moins 300.000 habitants en Petite Couronne, 200.000 pour le reste de l'unité urbaine.
Une conférence métropolitaine, composée des membres du conseil métropolitain et des présidents du conseil régional d'Ile-de-France et des conseils généraux, permettra par ailleurs d'assurer la cohérence des politiques de la Métropole avec l'ensemble de la région.
Des élus unanimement déçus. La guerre a été âpre entre la ville de Paris et la région, qui souhaitait garder la main sur la politique du logement. "On n'est pas, nous, complètement satisfaits des textes tels qu'ils sont présentés, nous voulons que le logement soit vraiment traité, qu'on offre vraiment des solutions pour construire du logement et que ça se fasse dans un esprit de coopération", a réagi le président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.
Du côté du groupe écologiste, on va encore plus loin dans la critique en assénant que cette nouvelle collectivité serait "un coup fatal porté à l’égalité des territoires. En concentrant les investissements dans une zone centrale, on ne fera qu’aggraver les fractures." L'UMP a dénoncé quant à elle une "nouvelle usine à gaz" et l'ajout d'une "énième couche au millefeuille administratif, synonyme d'enchevêtrement des compétences et d'impôts toujours plus élevés". La dernière salve de critiques est venue du Front de gauche, qui fustige une "nouveauté bureaucratique" chargée de pallier "le désengagement de l'Etat en matière de logement".