Le retour (littéraire) de Ségolène Royal

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Camille Langlade et , modifié à
EXCLU - La socialiste sort un livre de portraits, qu’Europe 1 a pu consulter en avant-première.

Le point commun entre  Nelson Mandela, Stéphane Hessel, Sœur Emmanuelle ou encore François Mitterrand ? Avoir traversé des épreuves et "s’être relevés", répond Ségolène Royal, dans son livre "Cette belle idée du courage", dont la sortie en librairie est prévue le 15 mai. L’ouvrage, qu’Europe1 s’est procurée en avant-première, dresse le portrait de 15 personnalités, chez qui l’ex-candidate socialiste à l’Élysée dit puiser l’inspiration. Mais Ségolène Royal a aussi rédigé un livre politique. C’est d’ailleurs à l’heure où l’on parle de remaniement que la présidente de la Région Poitou-Charentes, en bonne maitrise politique, revient sur le devant de la scène.

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Pas de confidences mais… A ceux qui espéraient des confidences, Ségolène Royal annonce la couleur dès l’introduction (p.14) : "je n’aborderai pas les épreuves de la vie privée, elles ont été  commentées abondamment  - c’est le lot des responsables politiques, je ne juge pas ce mécanisme ". Mais en filigrane, l’ex-compagne de François Hollande se livre : "je comprends le courage qu’il faut pour surmonter les accidents de la vie, cette impression douloureuse d’amputation dans les ruptures affectives, la cassure due à la perte de son emploi. Tout cela appelle une résilience, une force à aller chercher pour repartir". "Je crois pouvoir d’expérience mesurer le choc d’une cause perdue (…) surtout quand certaines trahisons dépassent ce qu’on pouvait imaginer", évoque encore l’ancienne candidate à l’Elysée, sans citer personne au sujet de ces "trahisons", ni définir précisément ces "accidents de la vie" et autres "ruptures affectives", pouvant faire penser aux défaites électorales et à la séparation avec François Hollande.

Des portraits et des exemples. Au fil des chapitres, Ségolène Royal dresse une galerie de portraits, de personnalités dont elle bien entend s’inspirer. "Lucide, elle [Sœur Emmanuelle NDLR] tâche de se garder de toute angélisme. Mais rien n’entame sa conviction que chacun porte en soi le meilleur et le pire, la brutalité et la tendresse, l’égoïsme et la générosité. Elle connaît la part d’ombre. Elle choisit de miser sur la lumière. […] Dans l’action politique aussi, il faut choisir : abaisser le débat ou l’élever, flatter le pire ou encourager le meilleure", écrit par exemple la présidente de la Région Poitou-Charentes (p.129).

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Une pique à Jean-Marc Ayrault. L’essentiel du livre se résume à cette galerie de portraits… jusqu’à une allusion politique claire : une pique qui vise le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ségolène Royal compare ainsi (p.210) le projet de construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, cher à l’ancien maire de Nantes malgré l’opposition de nombreux riverains, à son combat pour le marais Poitevin, qu’elle a sauvé, aux dépens d’un projet de construction d’autoroute. À ce sujet, elle évoque sans détour une "polémique qui n’est pas sans rappeler celle de Notre-Dame-des-Landes".

Quid de son avenir ? En revanche, Ségolène Royal prend soin d’épargner François Hollande. Quant à son avenir politique personnel, elle ne le mentionne pas mais n’oublie pas de préciser qu’elle a le temps. "Le courage de François Mitterrand, c’est de n’avoir jamais considéré aucune défaite ni aucun revers comme définitifs", écrit-elle également vers la fin de l’ouvrage. Un comportement dont elle aura probablement à cœur de s’inspirer.