"Je suis prête à présider la République pour redresser notre pays", a lancé Martine Aubry devant plus de 2.000 personnes mercredi soir. A un mois de la primaire socialiste, la candidate a voulu donner une image présidentielle, lors de son premier grand meeting de campagne.
"Volonté du changement"
Dans une Halle aux grains comble, devant plus de 2.000 personnes survoltées, Martine Aubry a distillé sa "volonté du changement", dans ce qu’elle a nommé son "serment de Toulouse". "Le serment de Toulouse, c'est de proposer un vrai changement, pas un aménagement ni un accompagnement, encore moins une adaptation de la politique qui échoue et du système qui s'effondre", a-t-elle détaillé. "Le serment de Toulouse, c'est de dire à nos compatriotes qu'il y a un chemin pour sortir de la crise et qu'il y a un chemin pour l'après-crise", a-t-elle encore ajouté.
Piques à Hollande et à Sarkozy
Mais le meeting était aussi et surtout une manière de montrer sa légitimité de présidentiable, face à François Hollande qui caracole dans les sondages. Sans le citer, elle lui a adressé une pique : "Nous ne battrons pas le président sortant (...) sans une volonté et une clarté dans le changement. Si nous disons ‘les emplois d'avenir, on verra’, ‘la sortie du nucléaire, on verra’ , ‘le non cumul des mandats, on verra’ (...), je crains que les Français nous disent le jour des élections ‘Voter pour vous? on verra’".
La salve principale était cependant dirigée vers Nicolas Sarkozy, détournant au passage son "travailler plus pour gagner plus" en "chômer plus pour toucher moins".
Comme pour se donner un peu plus encore une stature présidentielle, Martine Aubry a également annoncé qu'elle se rendrait jeudi à Berlin pour y rencontrer le patron du SPD, Sigmar Gabriel, leader de l'opposition à Angela Merkel. Et de se placer dans le sillage de l’incontournable François Mitterrand : "J'ai voulu que tout commence ici par Toulouse que le fil soit renoué avec 1981 et 1988".